Document élaboré par le Comité dAction
Le 21 décembre 2000
LIMPASSE DE LA GARANTIE
À la suite du Document sur le contrôle, le Comité daction de lÉcole Une veut élargir le débat à la garantie.
LÉcole, on le sait, dispense deux sortes de garanties :
- La première forme de garantie est celle demandée par le passant, accordée après délibération par le Cartel de la Passe, suite au rapport fait par les passeurs du témoignage du passant. Le titre dA. E. peut alors lui être décerné. Cette nomination est donc fondée sur une performance, le témoignage du candidat ayant convaincu le cartel quil a réussi le passage de la position danalysant à celle du psychanalyste, aboutissement réel qui signe la fin dune psychanalyse menée jusquà son terme.
- La deuxième forme de garantie est celle que lÉcole accorde au praticien de la psychanalyse ayant fait ses preuves. En principe, lÉcole reconnaît, en le nommant A.M.E., que ce praticien relève de sa formation, et même davantage : quil a donné des preuves de formation suffisante.
Or, Jacques-Alain Miller affirme, dans un document adressé à la Commission de la garantie de lECF, quau bout de vingt ans et plus dexistence, les Commissions de la garantie des Écoles, lorsquelles existent, nont rien établi de consistant en ce qui concerne ces preuves dites nécessaires à la nomination dun praticien au titre dAME. Il en déduit quil ne peut y avoir une autre définition de lAME que tautologique : " un membre nommé par la Commission de la garantie " " il ny a rien de plus à en dire ". Point final.
Comment considérer aujourdhui une politique de la garantie dans lÉcole, à partir des fondements légués par Lacan, dans un monde de plus en plus dérégulé, afin den améliorer lusage pour lexpérience de la psychanalyse ?
I LA GARANTIE DE LA.M.E. ET SON CHAMP
La garantie de lAME se présente dès lors comme le champ daction de sa Commission, chargée de sélectionner les membres à nommer à ce titre, soit des analystes dont elle déclare quils relèvent de la formation de lÉcole. En amont de cette garantie de formation, il y a lautre garantie de lÉcole qui relève de la Passe dont elle abrite la procédure en son sein.
Il y a dautres biais pour distinguer ces deux garanties. La première est lobjet dune demande, elle suppose une performance effectuée dans une procédure précise à laquelle correspond le titre dAE, conféré par la Commission (lun des cartels) de la passe. Ce titre est temporaire. Lautre garantie ne se demande pas, ne se fonde pas sur une performance spécifique, et correspond au titre dAME conféré par la Commission de la Garantie à titre permanent. La première garantie constitue, cest même un des principes de lÉcole de Lacan, une référence fondamentale pour la seconde. La deuxième garantie met en avant la pratique de la psychanalyse pour autant que lÉcole peut en vérifier et en transmettre lusage, mais la nomination des AME dans ce cadre implique des enjeux qui sont problématiques.
" Lanalyste ne sautorise que de lui-même " est le principe décisif de la position de lÉcole, selon Lacan. Il laisse entendre que lÉcole nintervient en rien dans cette autorisation, laquelle est à distinguer radicalement de la garantie. Lanalyste en effet ne se garantit pas lui-même, comme la formulé Graciela Brodsky1, il y faut lÉcole, qui prend là sa place dans la relation du psychanalyste à la psychanalyse. LAE permet à lÉcole de vérifier quelle produit du psychanalyste, alors que lÉcole délivre à lAME une garantie quant à sa formation. Ni lAE, ni lAME ne le sont deux-mêmes, ils ne sont que de lÉcole, comme lécrit leur titre même. Il nexiste quune seule autorisation, qui ne relève pas de lÉcole, mais il existe deux sortes de garanties, hétérogènes et asymétriques, même si elles sont articulées entre elles.
La passe vérifie la production du psychanalyste comme conclusion du parcours analysant rapporté par le passant dans la procédure. Lenjeu en est lacte analytique, dont témoigne lAE. Pour quil y ait du psychanalyste, il faut quil soit produit, et il est produit de lacte. Mais ce produit est-il formé ? La production du psychanalyste et sa formation ne sont pas équivalentes, même sil ny a pas de formation du psychanalyste sans sa production, dès lors que la formation nest pas pensable sans impliquer le psychanalyste comme praticien, sans mettre en jeu la pratique de la psychanalyse. La seule pratique en cause dans la production de lAE est celle de son analyste (nous y reviendrons plus loin) et, pour ce qui le concerne, elle est sa pratique danalysant accomplie, pourrait-on dire. Il se peut fort bien, cest même le cas le plus courant aujourdhui, que cet analysant ait par ailleurs une pratique danalyste, mais ce nest pas à partir delle quil est nommé AE. Le fait que certains parmi eux témoignent, après la procédure, de linfluence majeure des résultats de leur nomination sur leur pratique nobvie pas à cette distinction.
Il vaut donc la peine de marquer la différence entre lanalyste analysé et lanalyste praticien. Ils ne relèvent pas de la même sélection, leur hétérogénéité correspondant aux deux titres du gradus de lÉcole, soit aux deux versants asymétriques de la garantie. Leur distinction ouvre à celle de la production et de la formation du psychanalyste. Ne vaudrait-il pas la peine de souligner la nécessité pour lanalyste praticien, préoccupé à juste titre de sa formation, de ne pas omettre son rapport à sa production ? Lacan considérait la nomination dAME comme une invitation à se présenter à la passe. Aujourdhui, laccent est mis sur la formation. Ce qui demeure, cest la pertinence renouvelée des deux versants, sans en négliger aucun, avec leur hétérogénéité dabord.
II LA.M.E. DANS LÉCOLE AUJOURDHUI
On constate que les élaborations sur la production du psychanalyste sont beaucoup plus nombreuses et précises que sur sa formation. La passe, les données livrées par sa procédure, ainsi que le témoignage des AE, sont au premier plan dans lÉcole. Lacan lavait voulu ainsi, pour lever le voile sur la fin de lanalyse et sur ce quest lanalyste, alors que laccent avait été mis à lIPA sur le seul praticien. Des conséquences multiples ont résulté de la passe, parmi lesquelles une transmission vivante de la psychanalyse qui met en avant linédit et la nouveauté du désir du psychanalyste.
LAME et la garantie de formation du praticien de la psychanalyse sont bien davantage restés dans lombre. Pour donner un fondement réel à cette nomination, nulle procédure originale na été inventée, nulle demande nest même à formuler pour accéder au titre. Lacan a pu laisser entendre quil attendait beaucoup de lAE, et rien de lAME, lequel ne faisait que répondre à une nécessité institutionnelle vis-à-vis du monde extérieur. LAME devait être choisi, selon lui, en fonction de ce quil appelait le " bon sens ", une convenance évoquant le pèse-personne où la rumeur, les relations personnelles et les influences ont une incidence. Néanmoins, Lacan a adjoint un certain nombre de données à recueillir par la Commission de la garantie en vue de cette nomination.
Ainsi, dans le dernier Annuaire de lÉcole Freudienne de Paris en 1977, en tête de la liste des AME (qui na plus jamais figuré comme tel dans les annuaires des Écoles après la Dissolution) sont énoncées certaines recommandations destinées à linstance chargée de les nommer. La maxime que lanalyste ne sautorise que de lui-même nexclut nullement la " sélection qui garantit la compétence ", permettant " un discernement au moins aussi sévère, sinon plus fondé quailleurs ". Elle doit se tenir au fait de la " mise en question permanente de la formation " que constitue la passe, " pour la délégation du titre dont lÉcole en tant que telle garantit non seulement la compétence, mais aussi la régularité de la pratique dun de ses ressortissants, au nom de ce qui la spécifie : la qualité analytique ". " Pour ce faire :
- Il demande son accord à lanalyste du sujet.
- Il recueille le témoignage des contrôleurs (deux ou moins)
- Il sinforme de la qualité psychanalytique du travail dont le sujet a fait preuve dans une activité de groupe ou dans un écrit.
- Si les informations recueillies ne semblent pas suffire, le Jury appelle devant lui le sujet, pour en recueillir toutes informations concernant la qualité analytique de son travail. "
On peut noter que les précisions ne manquent pas, mais aussi quelles sont assez classiques, et ne contredisent pas la thèse comme quoi lAME est ce qui reste de lIPA, sur le plan de la formation, dans lÉcole Une aujourdhui. Dans les faits, ces données sont très inégalement recueillies au cours des délibérations des Commissions de la garantie des Écoles. Des AME sont certes nommés, mais sans quil en soit vraiment rendu compte dans les enseignements auxquels sont formellement astreintes les Commissions.
Car la nomination de lAME nest liée ni à une expérience subjective propre du nommé, ni à une transmission épistémique de celle-ci. Et les preuves de formation suffisante nétant pas régulièrement recueillies dans les faits, " il est difficile de définir aujourdhui lAME autrement que comme un membre de lÉcole nommé par la Commission de la garantie ", avec prudence dans les meilleurs des cas. Lacan la sans doute voulu ainsi, ayant fait en sorte que le titre ne soit ni lobjet dune demande, ni désirable, ni brillant. Comme tout titre, il est un semblant, mais labsence dune performance qui le fonderait dans le réel léloigne dune pertinence analytique précise.
Les inconvénients qui sen suivent sont patents. La compétence professionnelle quest supposé sanctionner le titre est suffisamment mal référencée pour être ouverte aux opportunités et influences " politiques ", au sens le plus péjoratif. Lobscurité où il est maintenu en atténue les effets, donc aussi ceux qui sont mauvais. Mais y a-t-il lieu de se contenter de cette situation ?
Aujourdhui, ce titre devrait trouver une pertinence meilleure, étant donné son rôle dans lextension de la psychanalyse, soit dans sa relation au monde extérieur et à la façon dont elle sy présente. La situation de la psychanalyse a changé dans le monde, cest une évidence. Cette situation est différente de celle que Lacan a connue, quand il a établi les conditions qui lui semblaient nécessaires à lobtention du titre dAME. Lattention nouvelle portée à la formation du psychanalyste, à ce que la pratique de la psychanalyse a de spécifique à lère des psychothérapies de masse, impose un renouvellement de labord du titre dAME, voire sollicite lÉcole Une de faire un meilleur usage de ses AME, au-delà de leur inscription sur une liste.
Le questionnement permanent sur la formation du psychanalyste est ce qui pourrait venir faire contrepoids à la permanence du titre dAME. Est-il possible dexplorer dautres voies qui permettraient un meilleur usage de limpasse de la garantie ?
III VOIES DIVERSES
Il est nécessaire " de formuler une théorie de la formation qui prenne en compte la passe, mais qui nunilatéralise pas la formation seulement du côté de la passe " (J.-A. Miller, cité dans le Document sur le principe du contrôle dans lÉcole)
Dans la psychanalyse, les relations quentretiennent les psychanalystes avec elle sont un enjeu dimportance. La question est présente dans chaque cure, et il revient au contrôle de ne pas cesser de relancer cette présence. Elle est aussi primordiale dans les relations que les psychanalystes entretiennent entre eux, dont lÉcole est le lieu électif, sans oublier les relations que les psychanalystes entretiennent avec lextérieur, où lÉcole intervient de même. La fondation de lÉcole Une, dans sa position dextimité par rapport aux autres Écoles, pourrait ouvrir de nouvelles voies, un nouvel abord pour lAME.
Il peut se déduire de la politique lacanienne quun équilibre dynamique est nécessaire entre le semblant et le réel dans linstitution analytique pour traiter ce lien des psychanalystes et de la psychanalyse. La question de la formation est tissée de paradoxes, comme celui repérable chez Lacan lui-même lorsquil affirme qu" il ny a pas de formation de lanalyste, il y a des formations de linconscient ". Pourtant le même Lacan a posé, dans lActe de fondation et en dautres lieux, que lÉcole dispense une formation quelle doit garantir dans chaque cas.
Par ailleurs, lÉcole, en nommant un AME, fait une supposition de savoir-faire dans lexpérience du praticien qui est censé orienter la cure au-delà de la thérapeutique. Néanmoins, cette nomination ne garantit pas les résultats de la pratique de lAME. Le titre garantit à celui qui fait une demande auprès de lui quil a à faire avec un analyste formé par lÉcole, à même de produire cet effet qui permet au sujet de prendre la décision dentrer dans un nouveau lien social, inédit, le discours psychanalytique. Comment cette garantie donnée par lÉcole, peut-elle être vérifiée en son fondement sil ny a rien de réel en elle qui puisse étayer son être de semblant ?
Se pose la question dune performance pour lAME en espérance, mais elle est difficile à trouver alors quêtre AME ne se demande pas. Une proposition solide a été faite, à partir de la première version de la Proposition du 9 octobre 1967 de Lacan2 : lorsquun analyste praticien a eu lun de ses analysants nommé AE, il sera nommé AME sil ne lest pas déjà. Sil lest, il sera nommé AE lui-même. Il est vrai que conduire la cure dun de ses analysants jusquà sa nomination dAE est une garantie pour la pratique de son analyste. Il est frappant de lire une telle proposition de Lacan dans la première version de son texte, où il définit pour la première fois les deux titres garantis par lÉcole. La performance, sinon lexploit, dun tel praticien, est indiscutable, même si on ne peut les faire valoir que dans des cas exceptionnels. Certes cette partie de la proposition de Lacan ne peut être une solution générale au problème des supports de la nomination de lAME et de lAE. Le nombre dAME susceptible de devenir AE par cette voie est plutôt peu significatif statistiquement. Mais la rareté, la place des exceptions dans la théorie de Lacan est, on le sait, fondamentale. Rappelons ici le relief donné par Lacan à lUn dexception, au plus-un et surtout à " lau-moins-un ". Même si une telle voie de promotion de lAME au titre d'AE, qui utilise le dispositif de la passe sans quil ait à faire la passe, navait que des conséquences marginales quant au nombre de nouvelles nominations dAE, elle pourrait changer ne serait-ce que dun fil, le rapport quentretiennent lAME et lAE au sein des Écoles. Avant tout, une telle disposition pourrait corriger leffet pervers, dénoncé par Jacques-Alain Miller, du caractère temporaire de la fonction de lAE. Cet effet pervers a rendu plus difficile la mise en tension des deux titres voulus par Lacan, au moment où il a formalisé la structure du gradus et de la hiérarchie dans son École. Avant la Dissolution, lAME pouvait devenir AE en faisant la passe et il restait AE. Maintenant, avec le caractère provisoire de lAE, ce dernier ne peut que devenir un AME en espérance (sil ne lest pas déjà !). Les choses se sont renversées. Auparavant, le statut permanent de lAE lavait conduit à " sencastrer dans sa caste ". Maintenant, par son statut provisoire, lAE est voué à se caser dans la classe de lAME éternel. Nexiste-t-il pas un risque deffets pervers supplémentaires pour lAE devenu AME ? Celui-ci, investi de la supposition de savoir liée à son ancienne fonction dAE, ne peut-il devenir, " à linsu de son plein gré ", lAnalyste Maître de lÉcole ?
Le bon usage de lAME serait de conserver son statut de semblant, ce quil a de plus consistant, puisque quil na dautre référence réelle sur laquelle se fonder que lexercice dun semblant dobjet permettant lorientation des cures quil conduit vers le réel et le désir du psychanalyste dont il est le support. Cest le " chiffre ironique "3 de lAME, ainsi qualifié par Lacan. Non pas lironie qui discrédite plus quelle ne fait effet là où elle vise, mais lironie avec laquelle lÉcole doit porter la dispute des garanties sur la place publique. Comme a pu le dire jadis Jacques-Alain Miller4, " Lironie dédouble lAutre : lun entend le sens superficiel quand lautre entend lenvers, comme on doit lentendre. Divisant lAutre, elle sépare lexotérique de lésotérique. Cest pour cela que lironie isole de la société la communauté de ceux qui entendent lironie. Tout lenseignement de Lacan est ironique autant que mathématique. La communauté analytique même doit être ironique envers les autorités sociales : avoir la considération nécessaire envers ces pouvoirs, et toujours maintenir la distance et la dérision. "
IV VERS UN NOUVEL A.M.E. ?
Il sagit de trouver une nouvelle utilité au titre dAME à partir de ses pertinences, particulièrement dans la perspective dun abord renouvelé de la formation du praticien de la psychanalyse. Mais il se pourrait aussi quil y ait lieu de réfléchir à des modifications du règlement et des procédures conduisant à la délivrance de ce titre, à partir de lÉcole Une et de sa position dextime des autres Écoles de lAMP. Jacques-Alain Miller a pu évoquer le souhait de voir la procédure de nomination des AME " perfectionnée ". La reformulation des principes détablissement de la garantie pourrait contribuer à rénover lÉcole à lorée du nouveau siècle.
Le psychanalyste se définit par son désir, mais que devient le désir du psychanalyste au long cours de la pratique ? LAE nommé certifie quil y a du psychanalyste, mais comment celui-ci se met-il en uvre au cas par cas de la pratique ? Comment analyse-t-on aujourdhui ? Comment fait-on usage de la psychanalyse appliquée telle que définie dans lActe de fondation en la distinguant de la psychanalyse pure, car la psychanalyse appliquée se caractérise par la mise en uvre de lacte analytique qui, sans déployer tous ses effets, névite pas moins que la psychanalyse soit ravalée par sa réduction à la simple psychothérapie ?
Ces questions, et dautres qui peuvent venir sy adjoindre, nous aideront à cerner les entours de la nomination de lAME. Il faudra surtout miser sur la nécessité du contrôle comme principale épreuve de capacité, selon les principes énoncés dans le Document précédent du Comité dAction. Ce sont autant de débats à susciter qui peuvent ranimer lintérêt qui présente la question de la garantie à lheure de lÉcole Une. En ce qui concerne lAME existant, pourquoi ne pas lui demander de nous parler de ce quest lAME ? LAE aussi, en tant quanalyste de lexpérience de lÉcole, a son mot à dire, et de même chacun des autres membres, praticiens ou pas, analyste ou non-analyste, de lÉcole Une.
Sadressant à la Commission de la garantie de lECF, Jacques-Alain Miller sexprimait en ces termes : " Où bien on sen tient( )à la pratique de ce titre par Lacan, ou on va au-delà. Sen tenir là, cest ne pas faire de vagues. Tout au plus fera-t-on discrètement savoir que le plus authentique de ce que sanctionne le titre est le contrôle ( ). Aller au-delà, serait définir pour lAME en espérance une performance. Mais laquelle ? Et à qui la demander, alors quêtre AME ne se demande pas ? "
Il y a là de quoi lancer un vrai débat dans lÉcole Une.
------------------------------------------------------------------------
Le Comité dAction de lÉcole Une
Lucia DAngelo (Barcelona)
Luis Erneta (Buenos Aires)
Leda Guimaraes (Salvador de Bahia)
Jean-Pierre Klotz (Bordeaux)
Ronald Portillo (Caracas)
Massimo Recalcati (Milano)
Paulo Siqueira (Paris)
Mauricio Tarrab (Buenos Aires)
Pierre Thèves (Paris)
El Impasse de la Garantía
Después del Documento sobre el control, el Comité de Acción de la Escuela Una quiere ampliar el debate a la garantía.
La Escuela, como se sabe, dispensa dos tipos de garantías:
- La primera es aquella demandada por el pasante y acordada por el Cartel del Pase, después de su deliberación y tras el informe hecho por los pasadores sobre el testimonio del pasante. El título de A.E. puede entonces ser otorgado. Esta nominación está fundada sobre una performance, cuando a partir del testimonio del candidato y habiendo convencido al cartel, se ha logrado dar cuenta del pasaje de la posición de analizante a la del analista, resultado sobre lo real, que indica el final de un psicoanálisis que ha llegado a su término.
-La segunda es aquella que la Escuela otorga al practicante del psicoanálisis que ha realizado sus pruebas. En principio, nombrándolo A.M.E., la Escuela reconoce que ese practicante surge de su formación, y más aún: que ha dado pruebas de una formación suficiente.
Sin embargo, Jacques-Alain Miller afirma, en un documento dirigido a la Comisión de la garantía de la ECF, que después de más de veinte años de existencia, las Comisiones de la garantía de las Escuelas, en aquellas que existen, no han establecido nada de consistente en lo que concierne a las mencionadas pruebas, necesarias para la nominación de un practicante para el título de A.M.E. Deduce que no puede haber otra definición del A.M.E. que no sea tautológica, es decir que, « es un miembro nombrado por la Comisión de la Garantía. En verdad, no hay nada más que decir ». Punto final.
¿Cómo considerar hoy, en la Escuela, una política de la garantía, a partir de los fundamentos legados por Lacan, en un mundo cada vez más desregulado, con el fin de mejorar su uso para la experiencia del psicoanálisis?
I LA GARANTÍA DEL A.M.E. Y SU CAMPO
La garantía del A.M.E. se presenta a partir de ello como el campo de acción de su Comisión, encargada de seleccionar a los miembros para nominar bajo ese título, es decir, a los analistas que han declarado que surgen de la formación de la Escuela. Por encima de esta garantía de formación, existe la otra garantía de la Escuela que surge del Pase y que alberga un procedimiento en su seno.
Hay que distinguir, pues, esas dos garantías. La primera es el objeto de una demanda, supone una performance efectuada por el sujeto en un procedimiento preciso y corresponde al título de A.E., conferido por la Comisión del pase (uno de los carteles). Ese título es temporal. La segunda garantía no se demanda, no se funda sobre una performance específica y corresponde al título de A.M.E., otorgado por la Comisión de la Garantía. Ese título es permanente. La primera garantía constituye e incluye uno de los principios de la Escuela de Lacan y es una referencia fundamental para la segunda. Mientras que la segunda garantía, pone por delante la práctica del psicoanálisis que la Escuela puede verificar y transmitir la utilización. Pero la nominación de los A.M.E. en ese marco implica apuestas que son problemáticas.
Según Lacan, « el analista no se autoriza sino de él mismo », es el principio decisivo de la posición de la Escuela. Deja entender que la Escuela no interviene para nada en esa autorización, la cual debe ser distinguida, radicalmente, de la garantía. El analista, en efecto, no se garantiza por sí mismo, tal como lo recordaba Graciela Brodsky1, es necesaria la Escuela, la que toma ahí su lugar en la relación del psicoanalista con el psicoanálisis. El A.E. le permite a la Escuela verificar qué produce al psicoanalista, mientras que para el A.M.E., es la Escuela quien otorga una garantía en cuanto a su formación. Pero ni el AE, ni el AME lo son de ellos mismos; lo son de la Escuela, tal como lo escribe el título mismo. Así, no existe sino una sola autorización, que no surge de la Escuela, y existen dos tipos de garantías, heterogéneas y asimétricas, inclusive si ambas están articuladas entre sí.
El pase verifica la producción del analista como conclusión del recorrido analizante transmitido por el pasante en el procedimiento. El AE testimonia sobre la apuesta del acto analítico. Para que haya el psicoanalista es preciso que éste sea producido, y es producido por el acto analítico.
Pero ese producto, el analista, ¿está formado?. La producción del analista y su formación no son equivalentes, incluso si no existe la formación del analista sin su producción. Por el hecho de que, la formación del analista, no es pensable sin implicar al psicoanalista como practicante, sin poner en juego, la práctica misma del psicoanálisis. La única práctica en juego en la producción del AE es la práctica de su analista, (volveremos sobre este punto más adelante), y por aquello que lo concierne, es decir, por su propia práctica como analizante ya cumplida, podríamos decir. Puede ocurrir e incluso es el caso más corriente en nuestros días, que el pasante, tenga por su parte, su propia práctica como analista, pero no es a partir de ésta por lo que será nominado como AE. El hecho que algunos de entre ellos testimonien, después de su pasaje por el procedimiento, sobre la importancia de la incidencia singular sobre su práctica, como resultado de su nominación, no obvia esta distinción.
Vale la pena, pues, señalar la diferencia entre el analista analizado y el analista practicante. Ellos no emergen de la misma selección y su heterogeneidad corresponde a los dos títulos de grado que otorga la Escuela, o sea a las dos vertientes asimétricas de la garantía. Su distinción apunta a la producción y a la formación del psicoanalista.
¿No valdría la pena señalar la necesidad para el analista practicante, preocupado con razón, por su formación, el no omitir su relación con la producción del analista?. Lacan, consideraba la nominación de AME como una invitación a presentarse al pase. Hoy, el acento está puesto sobre la formación. Pero, lo que permanece, es la pertinencia renovada de las dos vertientes, sin olvidar ninguna, y con su heterogeneidad de principio.
II El A.M.E. EN LA ESCUELA, HOY
Constatamos que las elaboraciones sobre la producción del psicoanalista son mucho más numerosas y precisas que sobre su formación. El pase, los datos suministrados por su procedimiento, así como, el testimonio de los AE, están en un primer plano en la Escuela. Lacan lo quiso así, para levantar el velo sobre el final del análisis y sobre lo que es el analista, allí donde, la IPA, había puesto el acento únicamente sobre el practicante. Múltiples consecuencias han resultado de la experiencia del pase, entre ellas, una transmisión viva del psicoanálisis, que pone en un primer plano lo inédito y la novedad del deseo del psicoanalista.
Mientras tanto, el AME y la garantía de formación del practicante del psicoanálisis, quedaron más bien, en la sombra. Para dar un fundamento real a esta nominación, ningún procedimiento original fue inventado, tampoco hay que formular ninguna demanda para acceder al título. Lacan dejó entender que esperaba mucho del AE y nada del AME, lo cual no respondía sino a una necesidad institucional de cara al mundo exterior. El AME debía ser elegido, según él, en función de lo que llamó el "sentido común" (bon sens), une conveniencia que evoca el peso de la persona (pèse-personne), allí donde, el rumor, las relaciones personales y las influencias tienen una incidencia. No obstante, Lacan añadió un cierto número de datos a tener en cuenta por la Comisión de la garantía en vistas de esa nominación.
Así, en el último Anuario de la Escuela Freudiana de Paris en 1977, en la cabecera de la lista de los AME (que nunca figuró como tal en los anuarios de las Escuelas tras la Disolución) se encuentran enunciadas ciertas recomendaciones destinadas a la instancia encargada de nominarlos. La máxima que "el analista no se autoriza sino de él mismo" no excluye, de ninguna manera, la « selección que garantiza la competencia », permitiendo " un discernimiento al menos tan riguroso como nunca lo había sido". Deberá tenerse en cuenta "la puesta en cuestión permanente de la formación » que constituye el pase, « para la delegación del título por cuanto que la Escuela en tanto tal, garantiza no solamente la competencia, sino también, la regularidad de la práctica de una de sus jurisdicciones, en el nombre de aquello que la especifica: "la cualidad (qualité) analítica ». Para tal fin:
Pide su acuerdo al analista del sujeto.
Recoge el testimonio de los controladores (dos o menos)
Informa de la calidad psicoanalítica del trabajo del que el sujeto ha hecho prueba en una actividad de grupo o en un escrito.
Si las informaciones recogidas no parecen suficientes, el Jurado convoca al sujeto, para recoger todas las informaciones concernientes a la cualidad analítica de su trabajo. »
Podemos observar que no faltan precisiones, pero también que son bastante clásicas, y que no contradicen la tesis según la cual, el AME representa, en el plan de la formación, lo que queda de la IPA en la Escuela Una, de hoy.
En los hechos, estos datos son recogidos de manera desigual en el curso de las deliberaciones de las Comisiones de la garantía de las Escuelas. Ciertamente, los AME son nominados, pero sin que se haya dado cuenta verdaderamente de las enseñanzas a las cuales están constreñidas formalmente las Comisiones.
Ya que la nominación del AME no está ligada a una experiencia subjetiva propia del nominado, ni a una transmisión epistémica de éste. Y dado que las pruebas de formación suficiente no están regularmente recogidas en los hechos, es difícil definir hoy al AME de otra forma que como "un miembro de la Escuela nominado por la Comisión de la Garantía », en el mejor de los casos, con prudencia. Lacan, sin dudas, lo quiso así, haciendo que el título no fuera ni el objeto de una demanda, ni deseable, ni brillante.
Como cualquier título, es un semblante, pero la ausencia de una performance que lo fundaría en lo real lo aleja de una pertinencia analítica precisa.
Los inconvenientes que de allí se desprenden, son patentes. La competencia profesional que se supone que el título sanciona está insuficientemente documentada y queda abierta a las oportunidades y a las influencias « políticas », en el sentido más peyorativo del término. La oscuridad en la que se ha mantenido atenúa los efectos, también los peores. Pero ¿hay que contentarse con esta situación?.
Hoy, este título debería encontrar una mejor pertinencia teniendo en cuenta su rol en la extensión del psicoanálisis, sea en su relación al mundo exterior como en la manera como se presenta ante él. Que la situación del psicoanálisis ha cambiado en el mundo, es una evidencia. Esta situación es diferente de aquella que Lacan conoció, cuando estableció las condiciones que le parecían necesarias para la obtención del título de AME. La nueva atención dirigida a la formación del psicoanalista, a lo que la práctica del psicoanálisis tiene de específico en la era de las psicoterapias de masa, impone una renovación del tratamiento del título de AME. Incluso exige a la Escuela Una hacer un mejor uso de sus AME, más allá de su inscripción en una lista.
El cuestionamiento permanente sobre la formación del psicoanalista es lo que podría hacer de contrapartida a la permanencia del título de AME. ¿Es posible explorar otros caminos que permitieran atravesar el umbral del impasse de la garantía?.
III DIVERSOS CAMINOS
Es necesario « formular una teoría de la formación que tome en cuenta el pase, pero que no unilateralice la formación sólo del lado del pase ». (J.-A. Miller, citado en el Documento sobre "El principio del control en la Escuela").
Para el psicoanálisis, es de suma importancia, la puesta en juego de las relaciones que mantienen con él, los psicoanalistas. La cuestión se presenta en cada cura y concierne al control que no cesa de relanzar la presencia de esa relación. Ella es, tan primordial como las relaciones que los psicoanalistas mantienen entre ellos en la Escuela, que es su lugar electivo, pero y también, sin olvidar las relaciones que los psicoanalistas mantienen con el exterior, donde la Escuela está implicada igualmente. La fundación de la Escuela Una, en su posición de extimidad con relación a las otras Escuelas, podría abrir nuevas vías, un nuevo abordaje para el AME.
Se puede deducir de la política lacaniana que es necesario un equilibrio dinámico entre el semblante y lo real en la institución analítica para tratar ese vínculo de los psicoanalistas y con el psicoanálisis. La cuestión de la formación plantea paradojas, como la que Lacan mismo llamó la atención cuando afirmó que « no hay formación del analista, sino formaciones del inconsciente ». Sin embargo, Lacan planteó en el Acta de fundación y en otros lugares, que la Escuela puede dispensar una formación que debe garantizar en cada caso.
Por otra parte, la Escuela, cada vez que nomina un AME hace una suposición de saber-hacer en la experiencia del practicante que orienta la cura más allá de la terapéutica. No obstante, esa nominación no garantiza los resultados de la práctica analítica del AME. Es un título que garantiza a quien recurra a él como analista, formulando su demanda a un analista miembro de la Escuela, formado por la Escuela, analista que intentará responder a esa demanda produciendo el efecto en el sujeto, por el que se precipita la decisión por entrar en un nuevo discurso y en un lazo social inédito. Pero ¿Cómo puede ser verificada esta garantía dada por la Escuela en su fundamento si no hay nada de lo real en ella que pueda apoyarse en su ser de semblante?
Se plantea la cuestión de una performance para el AME en espera (esperance) pero es difícil encontrarla cuando ser AME, no se pide. Una propuesta firme fue hecha a partir de la primera versión de la Proposición del 9 de octubre de 19672: un analista practicante, será nominado AME, si uno de sus psicoanalizantes es nominado AE. Si el analista es ya AME, entonces, será él mismo nominado como AE como su candidato.
Ciertamente, haber conducido la cura de uno de sus analizantes hasta su nominación como AE es una garantía para la práctica del analista del pasante. Y resulta sorprendente encontrarse con una tal proposición de Lacan en la primera versión de su texto en la que define, por primera vez, los dos títulos que la Escuela puede garantizar. La performance de un tal practicante es indiscutible, aún si no se lo puede hacer valer sino en casos excepcionales. Ciertamente, esta proposición de Lacan no puede ser una solución general al problema de los soportes para la nominación del AME y del AE. El número de AME susceptible de devenir AE por esta vía es más bien poco significativo estadísticamente. Pero la rareza, el lugar de las excepciones en la teoría de Lacan es, como se sabe, fundamental. Recordemos aquí el relieve dado por Lacan al Uno de excepción, al más-uno y sobretodo a "al-menos uno ». Incluso si tal vía de promoción del AME al título de AE, utilizando el dispositivo del pase sin que se haya hecho el pase, tuviese escasas consecuencias en cuanto al número de nuevas nominaciones de AE, algo se podría cambiar, aunque sólo fuera la relación que mantienen el AME y el AE en el seno de las Escuelas. Ante todo, una tal disposición, podría corregir el efecto perverso denunciado por Jacques-Alain Miller, sobre el carácter temporal de la función del AE. Ese efecto perverso hizo más difícil la puesta en tensión de los dos títulos queridos por Lacan, en el momento en que formalizó la estructura del grado y de la jerarquía en su Escuela. Antes de la Disolución, el AME podía convertirse en AE haciendo el pase y seguía siendo AE. Ahora, con el carácter provisional del AE, este último sólo puede convertirse en un AME en espera (si no lo es ya!).
Las cuestiones se han invertido. Anteriormente, el estatuto permanente del AE los había conducido a « encastrarse en su casta ». Ahora, por su estatuto provisional, el AE está abocado a encasillarse en la clase del AME eterno. ¿No existe un riesgo de efectos perversos suplementarios para el AE devenido AME?. Este, investido de la suposición de saber ligado a su antigua función de AE, podría convertirse, sin saberlo, en Analista Maestro (Amo) de la Escuela?.
El buen uso del AME sería conservar su estatuto de semblante, es lo que tiene de más consistente, puesto que no existe otra referencia real sobre la cual fundarse más que el ejercicio de un semblante de objeto permitiendo la orientación de las curas que conduce hacia lo real y el deseo del psicoanalista del que es soporte. Es la « cifra irónica 3» del AME, así calificado por Lacan. No se trata tanto de la ironía que desacredita, la que no tiene efecto allí donde se apunta, sino de la ironía con la cual la Escuela debe dirigir la disputa de las garantías al lugar de lo público. Como subrayó, Jacques-Alain Miller 4, " la ironía desdobla al Otro: uno entiende el sentido superficial cuando el otro entiende el sentido al revés, como se debe entender. Dividiendo al Otro, separa lo exotérico de lo esotérico. Es por eso que la ironía es una práctica de secta, aislando de la sociedad, la comunidad de los que entienden la ironía. Toda la enseñanza de Lacan es irónica a la vez que matemática. La comunidad analítica misma debe ser irónica hacia las autoridades sociales: debe tener la consideración necesaria hacia sus poderes, y siempre mantener la distancia y la irrisión."
IV ¿HACIA UN NUEVO A.M.E.?
Se trata de encontrar una nueva utilidad al título de AME a partir de sus pertinencias, particularmente en la perspectiva de un abordaje renovado de la formación del practicante del psicoanálisis. Pero también, podría ocurrir que hubiera lugar para reflexionar sobre posibles modificaciones del reglamento y de los procedimientos que conducen a la sanción de este título, a partir de la Escuela Una y de su posición como éxtima, con relación a las otras Escuelas de la A MP. Jacques-Alain Miller evocó el deseo de ver « perfeccionado » el procedimiento de nominación de los AME. La reformulación de los principios para el establecimiento de la garantía podría contribuir a reinventar la Escuela a la hora de franquear el nuevo siglo.
El psicoanalista se define por su deseo, pero ¿qué deviene el deseo del analista a lo largo del curso de su práctica analítica?. El AE nominado certifica que hay psicoanalista, pero ¿cómo se pone en juego en el caso por caso de la práctica?. ¿Cómo se analiza hoy?. ¿Cómo se hace uso del psicoanálisis aplicado tal como es definido en el Acta de fundación distinguiéndolo del psicoanálisis puro, dado que el psicoanálisis aplicado se caracteriza por el ejercicio del acto analítico que, sin desplegar todos sus efectos, evita por lo menos que el psicoanálisis sea degradado por su reducción a la simple psicoterapia?.
Estas cuestiones y otras que puedan surgir, nos ayudarán a cernir los contornos de la nominación del AME. Hará falta, sobretodo, sostener la apuesta sobre la necesidad del control como la principal prueba de capacidad, según los principios enunciados en el Documento precedente del Comité de Acción. Estos debates a suscitar son los que pueden reanimar el interés que presenta la cuestión de la garantía a la hora de la Escuela Una. En lo que concierne al AME existente, ¿porqué no pedirles que nos hablen de lo que es el AME.? Al AE también, en tanto que analista de la experiencia de la Escuela, tiene algo que decir, al igual que cada uno de los miembros, practicantes o no, analista o no analista, de la Escuela Una.
Dirigiéndose a la Comisión de la garantía de la ECF, Jacques-Alain Miller se expresaba en estos términos: « O bien nos mantenemos aquí, es decir, en la práctica dada a ese título por Lacan, ( ) o bien, vamos más allá. Mantenernos aquí, no es hacer olas. Como mucho se hará saber discretamente que lo más auténtico que sanciona el título es el control ( ). Ir más allá, sería definir para el AME en espera, una performance. Pero ¿cuál? ¿Y a quien pedirla, dado que ser AME no se pide? ».
Hay con qué lanzar un verdadero debate en la Escuela Una.
_______________________________________________________________
Comité de Acción de la Escuela Una
Lucia DAngelo (Barcelona)
Luis Erneta (Buenos Aires)
Leda Guimaraes (Salvador de Bahia)
Jean-Pierre Klotz (Bordeaux)
Ronald Portillo (Caracas)
Massimo Recalcati (Milano)
Paulo Siqueira (Paris)
Mauricio Tarrab (Buenos Aires)
Pierre Thèves (Paris)
(Traducido por Lucía DAngelo)
THE IMPASSE OF THE GUARANTEE
Following the Document on supervision, the Action Committee of the School One wants to enlarge the debate on the guarantee.
The School, as we know, gives two kinds of guarantee:
-The first kind of guarantee is the one demanded by the passand, which is given as a result of consideration by the Pass Cartel of the report made by the passers of the passands testimony. The title of A.E. may then be awarded to him. This nomination is thus founded on a performance, the testimony of the candidate having convinced the cartel that he has achieved the passage from the position of analysand to that of analyst, the real outcome that signals the end of an analysis carried to its conclusion.
- The second kind of guarantee is that given by the School to a practitioner of psychoanalysis who has proved himself. In principle the School recognises, in giving him the title of A.M.E., that the practitioner is a product of his training, and further: that he has given sufficient proof of this training.
However, as Jacques-Alain Miller writes in a document addressed to the E.C.F. Commission of the guarantee, despite more than twenty years of existence the Commissions of the guarantee of the Schools have, if they exist at all, established nothing substantial concerning these proofs deemed necessary to the nomination of a practitioner to the title of A.M.E. He deduces from this that there can be no definition of the A.M.E. other than a tautological one: "a member named by the Commission of the guarantee". "There is nothing more to be said." Full stop.
How then today, in a world of increasing deregulation, to consider a politics of the guarantee in the School starting from the foundations bequeathed by Lacan, to improve its usage for the analytic experience?
I - THE GUARANTEE OF THE A.M.E. AND ITS FIELD.
The guarantee of the AME is thus to be seen as the field of action of its Commission charged with selection of members to be nominated to this title, that is, the analysts which it declares to have been trained by the School. Before this guarantee of training, there is the other guarantee of the School which is based on the Pass, whose procedure resides within the School itself.
There are other means by which the two guarantees can be distinguished. The first is the object of a demand, which presupposes a performance carried out according to a precise procedure to which the title of A.E. corresponds, and is conferred by the Commission (one of the cartels) of the pass. This title is temporary. The other guarantee is not subject to demand, is not based on a specific performance, and corresponds to the title of A.M.E. conferred by the Commission of the guarantee as a permanent title. The first guarantee constitutes, as one of the principles of Lacans School, a fundamental reference for the second. The second guarantee places at the forefront the practice of psychoanalysis such that the School can verify it and transmit its usage, but the nomination of the A.M.E. in this context implies that what is at stake is problematic.
"The analyst can only be authorised by himself", is a decisive principle in the position of the School according to Lacan. What he implied is that the School does not intervene in any way in this authorisation, which is to be radically distinguished from the guarantee. In fact "the analyst does not guarantee himself", as Graciela Brodsky has formulated, this requires the School, whose place lies there, in the relation of the psychoanalyst to psychoanalysis. The A.E. permits the School to verify that it produces a psychoanalyst, whereas the School delivers to the A.M.E. a guarantee as to his training. Neither the A.E. nor the A.M.E. are anything in and of themselves, they are only something of the School, as is inscribed in their very title. Only one authorisation exists, which does not come from the School, but two kinds of guarantee exist, heterogeneous and asymmetrical, even if they are articulated in relation to each other.
The Pass verifies that a psychoanalyst is produced as a conclusion of the analysing journey reported by the passand in the procedure. The stake is the analytic act, to which the A.E. testifies. For a psychoanalyst to be such, he must be produced, and he is the product of the act. But is this "product" a trained product? The production of an analyst and his training are not equivalent even if there is no training of an analyst without his being produced in as much as training is not thinkable without implicating the psychoanalyst as practitioner, without putting into play the practice of psychoanalysis. The only practice at stake in the production of the A.E. is that of his analyst (we will return to this presently) and as far as he is concerned one could say that what is at stake is his practice as an accomplished analysand. It might well be the case, it is even the case most frequently today, that this analysand has an analytic practice. But it is not on this basis that he is nominated as A.E. The fact that some of them testify, after the procedure, to the major influence of the result of their nomination on their practice, does not obviate against this distinction.
The difference must be marked therefore between analysed analyst and practising analyst. They do not emerge from the same selection, their heterogeneity corresponds to two titles of the gradus in the School, thus to two asymmetrical sides of the guarantee. Their distinction opens onto that of the production and training of a psychoanalyst. Should it not be necessary to stress to the practising analyst, justifiably preoccupied with his training, not to omit his relation to his being produced as such? Lacan considered the nomination of A.M.E. as an invitation to present oneself to the pass. Today the stress is placed on training. What remains is the renewed pertinence of the two sides, without neglect of either, with their heterogeneity first.
II THE A.M.E. IN THE SCHOOL TODAY.
It is true that the elaborations on the production of the psychoanalyst are much more numerous and precise than those on his training. The pass, the data revealed by its procedure, as well as the testimonies of the A.E., are at the forefront of the School. Lacan wanted it to be so, to lift the veil on the end of analysis and on what an analyst is, whereas the IPA had laid stress on the practitioner alone. Multiple consequences have resulted from the pass, among which a lively transmission of psychoanalysis which brings out the original and novel nature of the psychoanalysts desire.
The A.M.E. and the guarantee of training of the practitioner of psychoanalysis have remained more in the shade. To give a real foundation to this nomination no original procedure has been invented, no demand is even to be made to achieve this title. Lacan hinted that he expected a great deal from the A.E. and nothing from the A.M.E. who was only there as a response to an institutional necessity in relation to the outside world. The A.M.E. had to be chosen, he thought, according to what he called "good sense", a convention evoking scales in which rumour, personal relations and influences carry weight. Nevertheless Lacan added a certain amount of data to be collected by the Commission of the guarantee in relation to this nomination.
Thus, in the last Directory of the École Freudienne de Paris in 1977, at the top of the list of the A.M.E. (which has never since then figured as such in the directories of the Schools following the Dissolution) certain recommendations were stated destined for the authority charged with nominating them. The maxim that the analyst is authorised only by himself in no way excludes the "selection which guarantees his competence", which should allow "a discernment at least as strict, if not more well-founded than what is practised elsewhere." The Commission must take into account the "permanent questioning of the training" constituted by the pass, "for the delegation of the title by which the School as such guarantees not only the competence but also the regularity of the practice of any of its members, in the name of what specifies the School: the analytic quality.". "To do this:
It demands the agreement of the subjects analyst.
It receives the testimony of his supervisors (two or less)
It informs itself of the psychoanalytic quality of the work which the subject has produced in group activity or in written work.
If the collected data appears to be insufficient, the Jury calls the subject before it in order to collect all the data concerning the analytic quality of his work."
It is noticeable that the requirements are not lacking, but also that they are quite classical, and do not contradict the thesis according to which, in relation to training, the A.M.E. in the School One today is the remainder of the IPA. In fact the data has been very unequally collected during the course of the deliberations of the Commissions of the guarantee of the Schools. Some A.M.E. are certainly nominated, but without, on the part of the Commissions, any reporting on the subject in the teaching to which they are formally bound.
For the nomination of an A.M.E. is linked neither to the nominees own subjective experience, nor to transmission on the epistemic level. And the factual proofs of sufficient training not being regularly collected, "it is difficult today to define the A.M.E. other than as a member of the School nominated by the Commission of the guarantee", with prudence in the best of cases. Lacan probably wanted it this way, having made sure the title should neither be the object of a demand, nor desirable, nor brilliant. Like all titles it is a semblant, but the absence of a performance which would found it in the real distances it from precise analytic pertinence.
The drawbacks which follow from this are obvious. The professional competence which the title is supposed to sanction is sufficiently badly referenced to be open to political opportunities and influences, in the most pejorative sense. The obscurity in which it is maintained dilutes the effects, thus also the bad ones. But should this situation be put up with?
Today the title should find a better relevance, given its role in the extension of psychoanalysis, both in its relation to the external world and in the manner in which it puts itself forward. The situation of psychoanalysis has changed in the world, evidently. This situation is different from that known by Lacan when he established the conditions which seemed to him necessary for the obtention of the title of A.M.E. The new attention brought to the training of the psychoanalyst, to what is specific to psychoanalysis in this era of mass psychotherapies, imposes a renewal of the approach to the title of A.M.E., it even urges the School One to make better use of its A.M.E. beyond their mere inclusion in a list.
The permanent questioning of the training of the psychoanalyst is what could come to counterbalance the permanence of the title of A.M.E. Is it possible to explore other means which might permit a better use of the impasse of the guarantee?
III DIVERSE MEANS
It is necessary "to formulate a theory of training which takes the Pass into account but which does not unilateralise training from the point of view of the Pass only". (J.-A. Miller, quoted in the Document on the principle of supervision in the School.)
In psychoanalysis, the relations that psychoanalysts hold to it are an essential point. The question is present in every treatment, and it falls upon supervision not to cease to promote this presence. It is also primordial in the relations that psychoanalysts have between themselves, of which the School is the elective place, not forgetting the relations psychoanalysts have with the outside, where the School also intervenes. The founding of the School One, in its position of extimacy in relation to the other Schools, can open up new means, a new approach for the A.M.E.
It can be inferred from the Lacanian politics that a dynamic equilibrium is necessary between the semblant and the real in the analytic institution to deal with this link between psychoanalysts and psychoanalysis. The question of training is woven with paradoxes, as can be grasped in Lacan himself when he affirms that "there is no training (formation, in French) of the analyst, there are formations of the unconscious." However the same Lacan has suggested, in the Founding act and elsewhere, that the School dispenses a training that it must guarantee in each case.
Moreover the School, in naming an A.M.E., makes a supposition of savoir-faire in the experience of the practitioner which should orientate the treatment beyond the therapeutic. Nevertheless this nomination does not guarantee the results of the A.M.E.s practice. The title guarantees to the one who makes a demand to the A.M.E. that he is having to do with an analyst formed by the School, capable of producing the effect of allowing the subject to make a decision to enter into a new, original, social bond, the psychoanalytic discourse. How can this guarantee given by the School be verified in its foundations if it has nothing real in it which could shore up its being as semblant?
For the prospective A.M.E., the question is posed concerning the performance but it is difficult to find a response since one does not demand to be an A.M.E. A firm proposition was made, following the first version of Lacans Proposition of the 9th October, 1967 : when a practising analyst has had one of his analysands nominated as A.E., he will be nominated as A.M.E. if he is not one already. If he is, he will be nominated as A.E. himself. It is true that to direct the treatment of one of his analysands to the point of his nomination as A.E. is a guarantee as to the practice of his analyst. It is striking to read such a proposition by Lacan in the first version of his text in which he defines for the first time the two titles guaranteed by the School. The performance, if not the feat, of such a practitioner is unquestionable even if it can only be asserted in exceptional cases. Certainly this part of Lacans proposition cannot be a general solution to the problem of the bases for nomination of the A.M.E. and the A.E. The number of A.M.E. likely to become A.E. by this route is more or less statistically insignificant. But rarity and the place of exceptions in Lacans theory are, as we know, fundamental. We remember here Lacans throwing into relief the One of exception, the plus-one, and above all the "at-least-one". Even if such a route to promotion of an A.M.E. to A.E., which uses the procedure of the Pass without having to go through the pass, had only marginal consequences in terms of the number of new A.E. nominations, it could change, even if only by a single thread, the relation that the A.M.E. and the A.E. have within the Schools. First and foremost, such a disposition could correct the adverse effect, denounced by Jacques-Alain Miller, of the temporary character of the function of the A.E. This adverse effect has made more difficult the working tension of the two titles that Lacan wanted when he formalised the structure of the gradus and hierarchy in his School. Before the Dissolution, the A.M.E. could become A.E. through the Pass and he remained an A.E. Now, with the provisional character of the A.E., the latter can only become a prospective A.M.E. (if he is not one already!). Things are the other way around. Before, the permanent status of A.E. led him to "cast himself in his caste". Now, with his provisional status, the A.E. is doomed to become part of the class of the eternal A.M.E. Does there not exist a risk of more adverse effects for the A.E. become A.M.E.? Invested with the supposition of knowledge linked to his former function of A.E., can he not become "unknowingly of his own free will", the Master Analyst of the School?
The good usage of the A.M.E. would be to conserve his status as semblant, which is the most substantial of what he has, since he has no other real reference on which to found himself than the exercise of a semblant of the object allowing orientation of the treatments that he conducts towards the real and the desire of the psychoanalyst of which he is the medium. It is the "ironic cipher" of the A.M.E., thus qualified by Lacan. Not the irony that discredits, where it is aimed, more than it produces an effect, but the irony with which the School has to carry the dispute about guarantees in public. As Jacques-Alain Miller was once able to say: "The irony de-doubles the Other: one hears the superficial meaning when the other hears the reverse, as it should be heard. Dividing the Other separates the exoteric from the esoteric. That is why irony isolates from society the community of those who hear the irony. All Lacans teaching is as ironic as it is mathematical. The analytic community itself has to be ironic in relation to social authorities: to have the necessary regard for its powers, and always to maintain distance and derision."
IV TOWARDS A NEW A.M.E.?
A new use of the title of A.M.E. must be found according to its relevance, particularly from the perspective of a renewed approach to the training of the practitioner of psychoanalysis. But it could also be that there is a place for reflection on modifying the rules and procedures leading to the delivery of this title, starting from the School One and its extimate position in relation to the other Schools of the World Association of Psychoanalysis (WAP or AMP). Jacques-Alain Miller has expressed the hope of seeing the procedure of nomination to A.M.E. "perfected". The reformulation of the principles for establishing guarantee could contribute to renewing the School at the threshold of the new century.
The psychoanalyst defines himself by his desire, but what becomes of this desire during the long course of practice? The nominated A.E. certifies that there is a psychoanalyst, but how does he go to work in the case by case of practice? How does one analyse today? How does one use applied psychoanalysis such as is defined in the Founding act and distinguish it from pure psychoanalysis, since applied psychoanalysis is characterised by applying the analytic act which, without deploying all its effects, avoids, nonetheless, that psychoanalysis be reduced to mere psychotherapy?
These questions, and others which might be added to them, will help us define the contours of the nomination of the A.M.E. Above all we should count on the necessity of supervision as a essential proof of ability, according to the principles spelt out in the previous Document of the Action Committee. These are the many debates to be sustained which can reanimate the interest presented by the question of the guarantee at this time of the School One. Concerning the existing A.M.E., why not ask him to tell us about what an A.M.E. is? The A.E. too, as an analyst of the experience of the School, has his word to say, and every one of the other members as well, practitioner or no, analyst or non-analyst, of the School One.
Addressing the ECF Commission of the guarantee, Jacques-Alain Miller expressed himself in these terms: "Either one is content with it ( ) with the practice of this title by Lacan, or one goes beyond it. Being content is not to make ripples. At the most, this amounts to making it known discreetly that what is most authentically sanctioned by the title is supervision ( ) To go beyond that would be to define a performance for the prospective A.M.E. But which one? And of whom to demand it, since to be an A.M.E. is not a question of demand?"
This is material for a true debate in the School One.
Dando um prosseguimento ao documento sôbre a supervisão, o Comitê de ação da Escola Una pretende agora levar ao debate o problema da Garantia.
A Escola concede dois tipos de Garantia :
A primeira garantia é a que demanda o passante, concedida pelo Cartel do Passe depois de ouvir dos passadores o relato do testemunho feito pelo passante. É então que o titulo de AE pode ser conferido em função de uma " performance ". Se for o caso, é porque o passante convenceu o Cartel ter passado da posição de analisante à posição de analista, resultado de uma análise que foi levada até o fim ;
A segunda garantia é a que a Escola concede ao analista praticante que deu provas suficientes de sua capacidade de analista. Nomeando-o A. M. E. ( Analista Membro da Escola) a Escola reconhece não somente que um analista foi formado por ela, mas que ele deu provas suficientes desta formação.
Jacques-Alain Miller afirma, num documento recente para a Comissão de Garantia da ECF que depois de 20 anos ou mais de existência, essas Comissões não conseguiram estabelecer de maneira consistente quais são as provas que se exige de um analista praticante para nomeá-lo AME. Esta constatação o leva a dar uma definição tautológica deste título, ou seja : " um membro nomeado pela Comissão de Garantia " " sem nada mais acrescentar ". Ponto final !
Como levar adiante uma política da Garantia na Escola, a partir dos fundamentos legados por Lacan num mundo cada vez mais desregulado a fim de melhorar o seu emprego na experiência psicanalítica ?
I A GARANTIA DO A. M. E., SEU CAMPO DE AÇÃO
A Garantia do AME é o campo de ação de sua Comissão pois ela é encarregada de selecionar os membros para nomeá-los a êste título, ou seja aqueles reconhecidamente formados pela Escola. Existe acima desta Garantia uma outra que, como vimos, depende do Passe e implica um procedimento que é parte integrante da Escola.
Podemos também diferenciar estas duas Garantias de outras maneiras. A Garantia concedida ao AE é objeto de uma demanda, supõe uma " performance " efetuada, como já dissemos, através de um procedimento preciso. Dela resulta um título provisório. A segunda Garantia não se demanda e, repitimos, ela corresponde ao título de AME que é concedida de maneira definitiva pela Comissão da Garantia. A primeira Garantia é uma referência fundamental para a segunda e isto constitui um dos princípios da Escola de Lacan. A segunda Garantia corresponde à prática clínica da psicanálise verificada pela instância responsável, ou seja, pela Comissão da Garantia. Esta nomeação tem incidências que são problemáticas sobre a vida da Escola.
" O analista se autoriza dele mesmo ", é êste um principio decisivo da Escola de Lacan. Isso implica que a Escola não intervem nesta autorização, o que a distingue radicalmente da Garantia. Não se pode dizer que o analista se garante dele mesmo. Como afirma Graciela Brodsky (1) : para obter esta Garantia êle precisa da Escola que, para tanto, ocupa um lugar que lhe é próprio na relação do psicanalista com a psicanálise. O AE é o que permite à Escola verificar que ela produz psicanalista, enquanto o AME recebe dela a Garantia de sua formação. Tanto o AE como o AME são da Escola e não de si mesmos, como o próprio título indica. Só existe uma autorização que não procede da Escola e duas garantias concedidas por ela que são heterogêneas e assimétricas, embora articuladas entre si.
O Passe verifica a produção do psicanalista que resulta da conclusão do percurso analisante relatado no procedimento do passe. Nêle o que está em jogo é o ato analitico. Este produto é formado ? A produção do analista e sua formação não são equivalentes mesmo si a formação depende da produção, pois é impossível pensar a produção do analista sem um analista praticante. Mas a única prática que interessa a produção do AE é a prática do seu analista (como veremos adiante). Enquanto prática, a única que interessa o passante é sua prática de analisante que ele deve ter levado até o fim. O passante pode até exercer como analista, como é o caso mais frequente hoje em dia, mas não é em função desta prática de analista que êle é nomeado AE. O fato que alguns AE(s) dão testemunho dos efeitos da nomeação em suas práticas de analistas não anula esta distinção.
Então se faz necessário marcar bem a diferença entre o analista como analisado e o analista praticante. Os dois procedem de seleções que são distintas, heterogêneas, correspondendo a dois títulos do gradus da Escola e dois tipos de Garantia. Como já dissemos e repetimos, esta distinção corresponde à diferença entre produção e formação do psicanalista. É importante assinalar a preocupação do analista praticante pela formação mas também pela produção do analista. Sublinhamos a pertinência renovada dos dois tipos de Garantia sem esquecer nenhuma nem tampouco a heterogeneidade das mesmas.
O A. M. E. NA ESCOLA DE HOJE
As elaborações que existem sobre a produção do psicanalista são bem mais numerosas e precisas que as que concernem a sua formação. O Passe, os dados que resultam do procedimento do Passe, os testemunhos dos AE(s) são sempre colocados em destaque na Escola. Isso é o que quis Lacan afin de desvelar o que é o analista e o fim de uma análise, pois a IPA tinha sobretudo salientado a prática do analista. O Passe teve várias consequências, entre as quais uma transmissão vivaz da psicanálise que sublinha o que o desejo do analista tem de novo e de inédito.
O AME e a garantia de formação do analista praticante ficaram bem mais na obscuridade. Para dar um fundamento real à sua nomeação nenhum procedimento foi inventado e nem sequer se exige que o candidato ao titulo de AME faça uma demanda. Lacan fez entender que esperava muito dos AE(s) e quase nada dos AME(s) que correspondiam simplesmente a uma necesssidade institucional perante o mundo externo. Os critérios que deviam predominar na escolha dos AME(s) deviam, segundo Lacan, corresponder ao " bom senso " mas tambem à conveniência, o que permitiu a incidência nestas nomeações de relações pessoais e de influências. Lacan enumerou no entanto certos dados que deveriam ser recolhidos pela Comissão da Garantia tendo em vista a nomeação dos AME(s).
No último anuário da Escola Freudiana de Paris em 1977, figurava a lista dos AME(s) (o que não mais existia depois da Dissolução) acima de algumas recomendações de Lacan destinadas à Comissão de Garantia. Nelas Lacan dizia que mesmo se " o analista só se autoriza dele mesmo ", isto não exclui " uma seleção que garante a competência " e permite " um discernimento tão severo e mesmo mais fundamentado que alhures ". Esta seleção deve levar em conta, diz ainda Lacan, " o questionamento permanente da formação " pelo Passe " para dar ao título outorgado pela Escola uma garantia de competência e também de regularidade numa prática clínica cuja qualidade analítica é assim especificada ". " Para tanto ", acrescenta Lacan :
3-" Se pede o acordo do analista do sujeito. "
" Se escuta o testemunho dos seus Supervisores (dois ou menos) ".
" Se informa da qualidade analítica do trabalho do candidato nas suas atividades de grupo e também nos seus escritos ".
" Se estas informações não forem suficientes, o Juri convoca o sujeito a fim de se informar da qualidade analítica do seu trabalho ".
Note-se que estas exigências são muito precisas apesar de clássicas e não entram em contradição com a tese segundo a qual o AME é um resto da IPA na Escola Una. Ainda por cima os dados citados acima são raramente levados em conta pela Comissão da Garantia. Assim sendo " torna-se difícil definir o AME, a não ser como um membro da Escola nomeado pela Comissão da Garantia " o que, quando feito com a devida prudência, representa os melhores casos. Foi também o que quis Lacan pois para ele este título não tinha que ser pedido, nem desejado, nem brilhante. Como todo título, o título de AME é um " semblante " e como não depende de uma " performance ", com um fundamento real, ele não apresenta nenhuma pertinência analítica precisa.
Os inconvenientes que resultam desta situação são evidentes. A competência professional que corresponde ao título não tem referências suficientes e por isso fica exposto às influências " políticas ", no mal sentido da palavra. A obscuridade deste titulo atenua seus efeitos, sobretudo os negativos. Podemos aceitar que uma situação como esta perdure ?
Na hora atual este título deveria se mostrar mais pertinente se levarmos em conta o papel relevante que ele deve desempenhar na psicanálise em extensão, ou seja, na sua relação com o mundo externo. É verdade que a situação da psicanálise neste mundo mudou . A situação dela atualmente é muito diferente da que conheceu Lacan quando êle definiu as condições para a aquisição do título de AME. Esta situação exige que a Escola utilize melhor seus AME(s) em vez de sómente inscrevê-los numa lista.
O questionamento permanente da formação do psicanalista é o que deve servir de contrapeso ao caráter permanente do título de AME. Seria então possivel explorar outras vias que nos permitam uma melhor utilização dos impasses da garantia ?
III AS DIVERSAS VIAS
É necessário " formular uma teoria da formação que leve em conta o passe, mas que não seja unilateral, deixando a formação se fazer únicamente pelo passe " ( J. A. Miller, citado no Documento sôbre o princípio do contrôle na Escola).
As relações dos psicanalistas com a psicanálise é algo de muito importante para ela. Esta questão está presente em cada análise e cabe à supervisão retomá-la frequentemente. Ela é também primordial nas relações dos psicanalistas entre si, nas quais a Escola constitui o lugar de predileção (sem esquecer as relações dos psicanalistas com o mundo externo onde a Escola intervem). A fundação da Escola Una na sua função de extimidade em relação às outras Escolas poderia abrir outras vias de acesso deste título e uma nova abordagem do AME.
Pode-se deduzir da política lacaniana que um equilíbrio dinâmico é necessário entre o " semblante " e o real na instituição analítica para tratar do laço entre o psicanalista e a psicanálise. A questão da formação é paradoxal como o demonstra o que foi afirmado pelo próprio Lacan : " não existe formation do analista e sim formações do inconsciente ". No entanto, o mesmo Lacan escreveu no Ato de Fundação e alhures que a Escola dispensava uma formação que ela garante em cada caso.
Por outro lado, quando a Escola nomeia um AME ela faz uma suposição de " savoir-faire " quanto à experiência clínica do analista nomeado, que deve saber orientar a análise além da terapêutica. Entretanto esta nomeação não é uma garantia de resultado clínico do AME. O título só garante que o paciente lhe pedindo uma análise encontra no analista formado pela Escola alguém capaz de produzir a entrada do sujeito num novo laço social, inédito, que é o discurso psicanalítico. Como esta garantia dada pela Escola pode ser verificada si nada de real dá um fundamento ao ser de " semblante " do AME?
Coloca-se a questão de uma " performance " para o AME futuro porém ela não é facil de se achar pois o título de AME não se demanda. Lacan fez uma proposição consequente na primeira versão de sua " Proposição de 9 de outubro de 1967 " (2) : quando um analista praticante tem um dos seus analisantes nomeado AE, êle deve ser nomeado AME e se êle já for AME, ele é também nomeado AE. Dirigir o tratamento de um analisante até sua nomeação como AE é uma garantia para a clínica do analista. Constitui algo de surpreendente ler esta proposição de Lacan no primeiro texto no qual ele define os dois títulos garantidos pela Escola. A " performance " que implica um tal percurso é indiscutível mesmo se ela faz parte das exceções. Esta parte da primeira versão da Proposição de Lacan não pode ser uma solução geral ao problema do suporte da nomeação do AME e do AE. O número de AE que pode ser nomeado por esta via é estatísticamente pouco significativo. Porém a raridade, a função de destaque que tem a exceção na teoria de Lacan é, como se sabe, fundamental. Basta lembrar a importância dada por Lacan ao Um de exceção, ao mais-um e sobretudo ao " pelo-menos-um ". Mesmo se tal via de promoção do AME ao titulo de AE que utiliza o dispositivo do Passe, mesmo se êle não faz o Passe, isto poderia mudar a relação do AME e do AE dentro da Escola, embora esta mudança pareça mínima. Antes de mais nada, esta disposição poderia corrigir um dos efeitos perversos, denunciado por Jacques-Alain Miller, do caráter temporário da função do AE. Este efeito perverso tornou mais difícil a polarização dos dois títulos criados por Lacan no momento em que êle formalizou a estrutura do gradus e da hierarquia da Escola. Antes da Dissolução o AME podia se tornar AE definitivamente, fazendo o Passe. Atualmente, como o título de AE é provisório, o AE tende a se tornar AME se êle já não o é. Houve então uma inversão das coisas. Antes o caráter permanente do título de AE o levou a " se encastrar na casta ". Atualmente, por causa do seu estatuto provisório, o AE é levado a se alojar na classe do AME vitalício. Será que não existe um risco de efeito perverso suplementar para o AE que se torna AME ? Poderia êle se tornar, investido da suposição de saber ligada á sua antiga função de AE, Analista Mestre da Escola ?
O bom uso do AME seria talvez conservar o seu estatuto de " semblante " que é o que êle tem de mais consistente . O AME não tem outro fundamento real que lhe sirva de base senão sua função de " semblante de objeto (a) " o que lhe permite de orientar as análises que êle dirige na via do real e do desejo do psicanalista. É o que constitui a " cifra irônica " do AME, como o qualifica Lacan (3). Mas não se trata da ironia que disqualifica, mas daquela que obtem o efeito visado, ou seja, na luta pela garantia do debate público. Como disse Jacques Alain Miller (4) : " A ironia duplica o Outro : enquanto um entende sómente o sentido superficial, o Outro entende o inverso, como se deve entender. Dividindo o Outro se separa o " exotérico " do esotérico. É por isto que a ironia isola a comunidade, dos que entendem a ironia, da sociedade. Todo o ensino de Lacan é tão irônico quanto matemático. A comunidade analítica mesma deve ser irônica diante das autoridades sociais : ter a consideração devida aos poderes e ao mesmo tempo manter em relação a eles uma distância e a irrisão. "
IV UM NOVO A. M. E. ?
Trata-se de achar uma nova utilidade para o título de AME partindo de suas pertinências, sobretudo no que concerne uma abordagem renovada da formação do psicanalista. Podemos também refletir sobre a possibilidade de modificação do regulamento e do procedimento que levam à atribuição deste título, a partir da Escola Una e da sua posição " extima " em relação às outras Escolas da AMP. Jacques-Alain Miller lembrou a possibilidade de um " aperfeiçoamento " do procedimento de nomeação dos AME(s). A reformulação dos princípios da Garantia poderia contribuir a renovar a Escola no limiar do novo século.
O psicanalista se define pelo seu desejo, mas êste desejo, como êle evolue ao correr do tempo ? O AE nomeado certifica que há psicanalista mas, como ele funciona caso por caso ? Como se analisa hoje ? Como se utiliza a picanálise aplicada ? Como ela é definida no Ato de fundação, distinguindo-a da psicanálise pura ? A psicanálise aplicada que se caracteriza pelo ato, mas sem levá-lo até as últimas consequências, e evitando mesmo assim a redução da psicanálise à simples psicoterapia ?
Estas questões e outras nos ajudarão a situar o que deccorre da nomeação do AME. Apostamos antes de mais nada na necessidade da supervisão como prova principal de capacitação, segundo os princípios enunciados no Documento precedente do Comitê de Ação. Êsses são os debates que devemos suscitar que podem despertar o interêsse para a questão da Garantia na Escola Una. No que concerne o AME, tal qual existe atualmente, porque não convidá-lo a falar do que é o AME ? O AE também, como analista da experiência da Escola, tem ele algo a dizer e mesmo cada um dos membros, um por um, analistas e não analistas da Escola Una.
Jacques-Alain Miller escreveu à Comissão de Garantia da ECF nos têrmos seguintes : " Ou nós conservamos o uso dêste titulo feito por Lacan, ou vamos mais adiante. Conservá-lo tal qual êle é seria evitar problemas. No máximo se anunciará discretamente que é o contrôle que autentifica o titulo () Ir mais adiante seria definir para o futuro AME uma " performance ". Mas qual " performance " ? E a quem demandar se o título de AME não se demanda ? "
Temos aqui matéria para lançar um verdadeiro debate na Escola Una.
O COMITE DE AÇAO DA ESCOLA UNA
Lucia DAngelo (Barcelona)
Luis Erneta (Buenos Aires)
Lêda Guimarães (Salvador de Bahia)
Jean-Pierre Klotz (Bordeaux)
Ronald Portillo (Caracas)
Massimo Recalcati (Milano)
Paulo Siqueira (Paris)
Mauricio Tarrab (Buenos Aires)
Pierre Thèves (Paris
A seguito del Documento sul controllo, il Comitato dAzione della Scuola Una vuole estendere il dibattito alla garanzia.
La Scuola, lo sappiamo, dispensa due tipi di garanzia:
- La prima forma di garanzia è quella domandata dal passant, accordata per delibera dal Cartel della Passe, a seguito della relazione fatta dai passeurs relativamente alla testimonianza del passant. Il titolo di AE può, quindi, essergli conferito.
Questa nomina, dunque, è fondata su una performance, in quanto la testimonianza del candidato ha convinto il cartello di aver realizzato il passaggio dalla posizione danalizzante e quella dello psicoanalista, esito reale che segna la fine di una psicoanalisi condotta sino in fondo.
- La seconda forma di garanzia è quella che la Scuola accorda al praticien della psicoanalisi che ne abbia dato prova. In teoria la Scuola riconosce, nominandolo AME, che tale praticien dipende dalla sua formazione e oltre: che ha dato prove di formazione sufficiente.
A questo proposito, Jacques-Alain Miller afferma, in un documento indirizzato alla Commissione della garanzia dellECF, che, dopo più di ventanni desistenza, le Commissioni della garanzia delle Scuole, laddove esistano, non hanno stabilito nulla di consistente per ciò che riguarda le cosiddette prove necessarie per la nomina di un praticien al titolo di AME. Ne deduce che non si può avere una definizione dellAME che non sia tautologica: " un membro nominato dalla Commissione della garanzia ", " non cè niente di più da dire ". Punto.
Come considerare oggi una politica della garanzia nella Scuola, a partire dai fondamenti lasciati da Lacan, in un mondo sempre più deregolamentato, per migliorarne luso per lesperienza della psicoanalisi?
I LA GARANZIA DELLAME E IL SUO CAMPO
La garanzia dellAME si presenta, quindi, come il campo dazione della sua Commissione, incaricata di selezionare i membri ai quali conferire questo titolo, vale a dire degli analisti dei quali essa dichiara che dipendono dalla formazione della Scuola. A monte di questa garanzia di formazione, cè laltra garanzia della Scuola che dipende dalla Passe la cui procedura è ospitata al suo interno.
Ci sono altre vie per distinguere queste due garanzie. La prima è loggetto di una domanda, presuppone una performance realizzata nellambito di una procedura precisa alla quale corrisponde il titolo di AE, conferito dalla Commissione (uno dei cartelli) della Passe. Questo titolo è temporaneo. Laltra garanzia non si domanda, non si fonda su una performance specifica e corrisponde al titolo di AME conferito dalla Commissione della Garanzia a titolo permanente. La prima garanzia costituisce, questo è anche uno dei principi della Scuola di Lacan, un riferimento fondamentale per la seconda. La seconda garanzia mette in avanti la pratica della psicoanalisi per quanto la Scuola possa verificarne e trasmetterne luso; in questo quadro, tuttavia, la nomina degli AME implica delle poste in gioco problematiche.
"Lanalista si autorizza da sé" è il principio decisivo della posizione della Scuola, secondo Lacan. Egli lascia intendere che la Scuola non interviene per nulla in questa autorizzazione, che deve essere assolutamente distinta dalla garanzia. Lanalista, in effetti, non si garantisce egli stesso, come è stato formulato da Graciela Brodsky1, ci vuole la Scuola che prenda in questo modo il suo posto nella relazione dello psicoanalista con la psicoanalisi. LAE permette alla Scuola di verificare che essa produce dello psicoanalista mentre la Scuola consegna allAME una garanzia relativamente alla sua formazione. Né lAE né lAME lo sono per loro stessi, essi lo sono solo per la Scuola, come indica il loro stesso titolo. Esiste una sola autorizzazione, che non dipende dalla Scuola ma esistono due tipi di garanzia, eterogenei ed asimmetrici, anche se articolati fra loro.
La passe verifica la produzione dello psicoanalista come conclusione del percorso analizzante riferito dal passant nella procedura. La posta in gioco è latto analitico, di cui testimonia lAE. Perché ci sia dello psicoanalista è necessario che sia prodotto ed egli è il prodotto dellatto. Ma questo prodotto si è formato? La produzione dello psicoanalista e la sua formazione non sono equivalenti, anche se non cè formazione dello psicoanalista senza la sua produzione, mentre la formazione non è pensabile senza implicare lo psicoanalista in quanto praticien, senza mettere in gioco la pratica della psicoanalisi. Lunica pratica in causa nella produzione dellAE è quella del suo analista (ritorneremo su questo concetto più avanti) e, per ciò che lo riguarda, potremmo dire che essa è la sua pratica compiuta danalizzante. È possibile, ed è anche il caso più comune oggi, che questo analizzante abbia del resto una pratica danalista ma non è a partire da questa che egli è nominato AE. Il fatto che alcuni tra di loro testimonino, dopo la procedura, dellinfluenza significativa dei risultati della loro nomina sulla loro pratica non elimina questa distinzione.
Vale dunque la pena di segnalare la differenza tra lanalista analizzato e lanalista praticien. Non dipendono dalla stessa selezione in quanto la loro eterogeneità corrisponde ai due titoli di grado della Scuola, vale a dire ai due versanti asimmetrici della garanzia. La loro distinzione apre su quella tra la produzione e la formazione dello psicoanalista. Non varrebbe la pena di sottolineare la necessità per lanalista praticien, preoccupato a giusto titolo della propria formazione, di non omettere il suo rapporto con la propria produzione? Lacan considerava la nomina di AME come un invito a presentarsi alla passe. Oggigiorno, laccento è posto sulla formazione. Ciò che resta è la pertinenza rinnovata dei due versanti, senza trascurarne nessuno, in primo luogo con la loro eterogeneità.
II LAME NELLA SCUOLA OGGI
Si constata che le elaborazioni sulla produzione dello psicoanalista sono molto più numerose e precise di quelle sulla sua formazione. La passe, i dati consegnati attraverso la sua procedura, come pure la testimonianza degli AE, sono al primo posto nella Scuola. Lacan aveva voluto che fosse così, per alzare il velo sulla fine dellanalisi e su ciò che è lanalista, mentre allIPA laccento era stato posto solo sul praticien. Dalla passe sono derivate diverse conseguenze, tra le quali una trasmissione viva della psicoanalisi che mette in avanti linedito e la novità del desiderio dello psicoanalista.
LAME e la garanzia di formazione del praticien della psicoanalisi sono rimasti molto più nellombra. Per dare un fondamento reale a questa nomina non è stata inventata alcuna procedura originale, non si deve neppure formulare alcuna domanda per accedere al titolo. Lacan ha potuto lasciar intendere che si attendeva molto dallAE mentre non si attendeva nulla dallAME, il quale non faceva altro che rispondere ad una necessità istituzionale rispetto al mondo esterno. Secondo lui, lAME doveva essere scelto in funzione di ciò che egli chiamava il "buon senso", una convenienza che evoca la bilancia in cui la reputazione, i rapporti personali e le influenze hanno unincidenza. Nondimeno Lacan ha aggiunto un certo numero di dati che la Commissione della garanzia deve raccogliere in vista di questa nomina.
Così, nellultimo Annuario dellÉcole Freudienne de Paris del 1977, prima della lista degli AME (che non è stata più la stessa negli annuari delle Scuole dopo la Dissoluzione) sono enunciate alcune raccomandazioni destinate allistanza incaricata di nominarli. La massima secondo cui lanalista si autorizza da sé non esclude assolutamente la "selezione che garantisce la competenza" e che permette "un discernimento almeno altrettanto severo, se non addirittura più fondato che altrove". Essa deve attenersi al fatto della "messa in questione permanente della formazione" che costituisce la passe, "per la delega del titolo per il quale la Scuola in quanto tale garantisce non solo la competenza ma anche la regolarità della pratica di uno fra quanti vi appartengono, in nome di ciò che la specifica: la qualità analitica". "Per fare questo:
3 - Egli domanda il suo accordo allanalista del soggetto;
4 - Raccoglie la testimonianza dei controllori (due o meno);
5 - Si informa sulla qualità psicoanalitica del lavoro di cui il soggetto ha dato prova in unattività di gruppo o in uno scritto;
6 - Se le informazioni raccolte sembrano non essere sufficienti, il Jury convoca il soggetto per raccogliere tutte le informazioni concernenti la qualità analitica del suo lavoro".
Si può notare che le precisazioni non mancano ma che esse sono abbastanza classiche e che non contraddicono la tesi secondo cui lAME è ciò che oggi, nella Scuola Una, resta dellIPA sul piano della formazione. Nei fatti, questi dati vengono raccolti in maniera molto ineguale nel corso delle delibere delle Commissioni della garanzia delle Scuole. Degli AME vengono certamente nominati ma senza che se ne renda realmente conto negli insegnamenti a cui le Commissioni sono formalmente costrette.
La nomina dellAME, infatti, non è legata né ad unesperienza soggettiva propria di colui che è stato nominato né ad una sua trasmissione epistemica. Visto che le prove di formazione sufficiente non vengono di fatto raccolte regolarmente, "è difficile oggi definire in altro modo lAME se non come un membro della Scuola nominato dalla Commissione della garanzia", con prudenza nel migliore dei casi. Lacan lha senza dubbio voluto così, avendo fatto in modo che il titolo non sia né loggetto di una domanda, né desiderabile, né brillante. Come qualsiasi titolo è un sembiante ma lassenza di una performance che lo fondi nel reale lo allontana da una pertinenza analitica precisa.
Gli inconvenienti che ne derivano sono evidenti. La competenza professionale che il titolo è supposto sancire è intesa sufficientemente male per essere aperta alle opportunità e alle influenze "politiche", nel senso peggiore del termine. Loscurità in cui esso è mantenuto ne attenua gli effetti, anche quelli negativi. Ma ci si deve accontentare di questa situazione?
Oggi questo titolo dovrebbe trovare una migliore pertinenza, dato il suo ruolo nellestensione della psicoanalisi sia rispetto al mondo esterno sia rispetto al modo in cui essa si presenta. La situazione della psicoanalisi nel mondo è cambiata, questo è un dato di fatto. Questa situazione è diversa da quella conosciuta da Lacan, quando egli ha stabilito le condizioni che gli sembravano necessarie per il conseguimento del titolo di AME. La nuova attenzione rivolta alla formazione dello psicoanalista, a ciò che la pratica della psicoanalisi ha di specifico nellepoca delle psicoterapie di massa, impone un nuovo approccio al titolo di AME e sollecita persino la Scuola Una a fare un miglior uso dei propri AME, un uso che vada oltre la loro iscrizione su di una lista. Linterrogarsi permanente sulla formazione dello psicoanalista è ciò che potrebbe fare da contrappeso alla permanenza del titolo di AME. È possibile esplorare delle vie che permettano un uso migliore dellimpasse della garanzia?
III VIE DIVERSE
È necessario "formulare una teoria della formazione che prenda in conto la passe, ma che non unilaterizzi la formazione soltanto sul lato della passe" (J.-A. Miller, citato nel Documento sul principio del controllo nella Scuola).
Nella psicoanalisi, i rapporti che gli psicoanalisti intrattengono con essa sono una posta in gioco importante. La questione è presente in ogni cura e spetta al controllo non smettere di rilanciare questa presenza. Essa è primordiale anche nei rapporti che gli psicoanalisti intrattengono fra di loro e dei quali la Scuola è il luogo delezione, senza dimenticare i rapporti che gli psicoanalisti intrattengono con lesterno, dove pure la Scuola interviene.
La fondazione della Scuola Una, nella sua posizione di estimità rispetto alle altre Scuole, potrebbe aprire nuove vie, un nuovo approccio per lAME.
Dalla politica lacaniana si può dedurre che, per trattare il legame tra gli psicoanalisti e la psicoanalisi, è necessario un equilibrio dinamico tra il sembiante e il reale nellistituzione analitica. La questione della formazione è intessuta di paradossi, tra i quali quello che si trova in Lacan stesso quando egli afferma che "non cè formazione dellanalista, ci sono le formazioni dellinconscio". Lo stesso Lacan, tuttavia, nellAtto di fondazione e in altri luoghi, ha indicato che la Scuola dispensa una formazione che deve in ogni caso garantire.
Del resto, nominando un AME, la Scuola fa una supposizione di savoir-faire nellesperienza del praticien che si presume orienti la cura al di là della terapeutica. Nondimeno, questa nomina non garantisce i risultati della pratica dellAME. Il titolo garantisce a colui che rivolge una domanda ad un analista formato dalla Scuola, in grado di produrre leffetto che permette al soggetto di prendere la decisione di entrare in un nuovo legame sociale, inedito, comè quello che instaura il discorso psicoanalitico. In che modo questa garanzia offerta dalla Scuola può essere verificata nel suo fondamento se non cè niente di reale in essa che possa sostenere il suo essere di sembiante?
Per lAME in attesa si pone la questione di una performance ma è difficile trovarla in quanto non si domanda di essere AME. A partire dalla prima versione della Proposta del 9 ottobre 1967 2, è stata fatta una proposta valida: quando un analista praticien ha avuto fra i suoi analizzanti uno che sia stato nominato AE, egli stesso sarà nominato AME se non lo è ancora. Se lo è già, egli stesso sarà nominato AE. È vero che condurre la cura di uno dei propri analizzanti sino alla sua nomina di AE è una garanzia per la pratica del suo analista. Colpisce leggere una simile proposta di Lacan nella prima versione del suo testo in cui definisce per la prima volta i due titoli garantiti dalla Scuola. La performance, se non addirittura l'exploit, di un tale praticien è indiscutibile anche se questi possono essere fatti valere solo in casi eccezionali. Certamente questa parte della proposta di Lacan non può essere una soluzione generale al problema del sostegno della nomina dellAME e dellAE. Il numero di AME che può diventare AE attraverso questa via è relativamente poco significativo da un punto di vista statistico. Ma la rarità, il posto delle eccezioni nella teoria di Lacan, come sappiamo, è fondamentale. Ricordiamo qui il rilievo accordato da Lacan allUno deccezione, al più-uno e soprattutto all "almeno-uno". Anche se una tale via di promozione dellAME al titolo di AE, che utilizza il dispositivo della passe senza dover fare la passe, aveva solo delle conseguenze marginali rispetto al numero di nuove nomine di AE, essa potrebbe cambiare anche solo di poco il rapporto che gli AME e gli AE intrattengono in seno alle Scuole. In primo luogo, una simile disposizione potrebbe correggere leffetto perverso, denunciato da Jacques-Alain Miller, del carattere temporaneo della funzione dellAE. Questo effetto perverso ha reso più difficile la messa in tensione dei due titoli voluti da Lacan quando ha formalizzato la struttura del grado e della gerarchia nella sua Scuola. Prima della Dissoluzione, lAME poteva diventare AE facendo la passe e restava AE. Ora, con il carattere provvisorio dellAE, questultimo può diventare solo un AME in attesa (se non lo è di già!). Le cose si sono ribaltate. Prima lo statuto permanente dellAE lo aveva condotto ad "incastrarsi nella sua casta". Ora, a causa del suo statuto provvisorio, lAE è condannato a sistemarsi nella classe delleterno AME. Non cè il rischio di ulteriori effetti perversi per lAE diventato AME? Questultimo, investito della supposizione di sapere legata alla sua precedente funzione di AE, non può diventare, "allinsaputa della sua spontanea volontà", lAnalista Maître dellÉcole?
Il buon uso dellAME sarebbe quello di conservare il proprio statuto di sembiante, ciò che esso ha di più consistente, in quanto non ci sono altri riferimenti reali sui quali fondarsi se non lesercizio di un sembiante doggetto che permette lorientamento delle cure che egli conduce verso il reale e il desiderio dello psicoanalista di cui è il sostegno.
È la cifra ironica3 dellAME, come è stato qualificato da Lacan. Non lironia che porta discredito più che essere efficace, ma lironia con cui la Scuola deve portare la disputa delle garanzie sulla pubblica piazza. Come ha detto una volta Jacques-Alain Miller4: "lironia raddoppia lAltro: uno intende il senso superficiale mentre laltro intende il contrario, come lo si deve intendere. Dividendo lAltro, essa separa lexoterico dallesoterico. Per questo motivo lironia isola dalla società la comunità di quanti intendono lironia. Tutto linsegnamento di Lacan è tanto ironico quanto matematico. La comunità analitica stessa deve essere ironica rispetto alle autorità sociali: deve avere la giusta considerazione di questi poteri e mantenere sempre la distanza e la derisione."
IV VERSO UN NUOVO AME?
Si tratta di trovare una nuova utilità al titolo di AME a partire da ciò che gli pertiene, in particolare nella prospettiva di un approccio rinnovato alla formazione del praticien della psicoanalisi. Potrebbe anche darsi, però, che si debba riflettere su delle modifiche del regolamento e delle procedure che conducano a liberare questo titolo, a partire dalla Scuola Una e dalla sua posizione estima rispetto alle altre Scuole dellAMP. Jacques-Alain Miller ha evocato laugurio di vedere "perfezionata" la procedura della nomina degli AME. La riformulazione dei principi che stabiliscono la garanzia potrebbe contribuire a rinnovare la Scuola allinizio del nuovo secolo.
Lo psicoanalista si definisce attraverso il suo desiderio ma che diventa il desiderio dello psicoanalista nel corso della sua lunga pratica? LAE nominato certifica che cè dello psicoanalista ma come questultimo si mette allopera nel singolo caso della pratica? Come si analizza oggi? Come si fa uso della psicoanalisi applicata così come è stata definita nellAtto di fondazione e cioè distinguendola dalla psicoanalisi pura in quanto la psicoanalisi applicata si caratterizza per la messa in opera dellatto analitico il quale, senza ostentare tutti i suoi effetti, non impedisce che la psicoanalisi sia inghiottita dalla sua riduzione a semplice psicoterapia?
Questi interrogativi e molti altri ci aiuteranno a delineare quanto sta attorno alla nomina dellAME. Sarà necessario soprattutto puntare sulla necessità del controllo come principale prova di capacità, secondo i principi enunciati nel precedente Documento del Comitato dAzione. Si tratta di suscitare dei dibattiti che possano rianimare linteresse relativo alla questione della garanzia nellepoca della Scuola Una. Per quanto concerne lAME esistente, perché non chiedergli di parlarci di che cosa è lAME? Anche lAE, in quanto analista dellesperienza della Scuola, ha diritto di dire la sua, come ogni altro membro, praticien o no, analista o non analista, della Scuola Una.
Rivolgendosi alla Commissione della garanzia dellECF, Jacques-Alain Miller si è espresso in questi termini: "O ci si attiene alla pratica di questo titolo come indicato da Lacan o si va oltre. Fermarsi lì significa non cambiare un gran che. Tuttal più si farà sapere discretamente che ciò che sanziona in maniera più autentica il titolo è il controllo. Andare oltre significa definire una performance per lanalista in attesa. Ma quale? E a chi domandarla visto che non si domanda di essere AME?".
Qui cè di che lanciare un vero dibattito nella Scuola Una.
Il Comitato dAzione della Scuola Una*
(Traduzione di Adele Succetti e Massimo Recalcati)
BIBLIOGRAFIA
1) Graciela Brodsky, " Donde encontrar el AME ? ", Noches de la Garantia EOL, 1995.
2) J. Lacan, " Proposition du 9 octobre 1967 ", première version, Ornicar ? Analytica vol. 8, 1978.
3)
J. Lacan " Lettre aux italiens ", La lettre Mensuelle de lECF n° 9, abril 1962.
J.-A. Miller, " Siete adjetivos de la palabra comunidad ", Mas- Uno n° 2, agosto 1977.