Histoire de l'AMP

Préface

par Jacques-Alain Miller

 

 

Il n’était pas très sûr, il y a deux ans, que l’AMP survivrait à la crise pénible que lui faisaient subir un certain nombres de ses membres, hostiles à l’orientation que j’imprimais à l’Association Mondiale.

 

L’AMP est toujours là, sauvée, fortifiée, par l’adhésion profonde de la grande majorité lors de l’Assemblée générale de Barcelone le 23 juillet 1998, exprimée par un vote sans appel : 472 oui, 92 non.

 

Elle est à nouveau à la tâche, grosse de deux Écoles en formation, en Espagne et en Italie. Ce n’est qu’un début : la prochaine Assemblée générale, qui se tiendra à Buenos Aires le 14 juillet 2000, verra naître "l’École Une", Aufhebung de la crise traversée et surmontée.

 

Ce 30 décembre 1999, au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas un mot à changer à un texte que j’écrivais en juillet 1998 Pau Claris à Barcelone, et que je reproduis tel quel à la suite.

 

 

1

J’ai annoncé la création de l’AMP à Buenos Aires le 3 janvier 1992. C’était sur la scène du théâtre Cervantes, avant le divertissement qui fut donné par une troupe d’acteurs en l’honneur de la Escuela de la Orientación lacaniana, qui venait d’être fondée.

 

 

2

Le 1er février, je signai à Paris, rue Huysmans, avec les représentants des quatre Écoles existantes, un "Pacte" qui faisait de ces Écoles des "membres institutionnels" de l’AMP, et de celle-ci leur "plus-un". Au cours de la petite cérémonie, j’évoquais Lacan en juin 1964 me mettant dans les mains comme un tract le texte de son "Acte de fondation", et me demandant : " Combien en voulez-vous pour vos camarades ? "

 

 

3

La première réunion eut lieu à Caracas en juillet de la même année : on y parla de la passe, que l’ECF était alors seule à pratiquer. Les statuts furent adoptés par le Conseil ; je fus confirmé comme "délégué général" ; les adhésions commencèrent d’être prises.

 

 

4

La première période biennale (1992-94) fut occupée par la prise des adhésions, les débats sur l’introduction de la passe, le lancement d’Iniciativa-Escola au Brésil, la réalisation de l’Annuaire.

 

 

5

Mon second mandat biennal (1994-96) vit l’introduction de la passe, la création de l’EBP et la construction administrative de l’AMP. On peut en suivre pas à pas le processus en consultant les numéros de La Dépêche que je faisais paraître alors à destination des membres des Conseils.

 

 

6

Avant la Rencontre de 1996, je m’inquiétai d’un affect de "saturation" que l’on m’avait signalé et lançai à ce propos un "débat mondial" : fallait-il changer le style de la préparation des Rencontres ? Commencé par fax, ce débat se poursuivit de vive-voix à Buenos Aires (on en trouvera ici le compte-rendu, par Lilia Mahjoub). Il en sortit les décisions qui distribuent aujourd’hui de façon originale le Rendez-vous de Barcelone.

 

 

7

La troisième période biennale (1996-98) est celle qui s’achève ces jours-ci. Après la réunion du Conseil de l’AMP à Paris en janvier 1997, l’intérêt se tourna vers le Collège de la passe de l’ECF ; la diffusion d’une importante documentation à son sujet précéda les manifestations publiques au sein de cette École d’une dissension jusqu’alors voilée, qui, après plusieurs "Conversations", se révéla finalement toucher à l’orientation même de l’AMP (voir le "projet de résolution" du 7 juillet dernier, et, à la suite, les réactions des Conseils et Présidents).

 

 

8

Quelle que soit l’issue que trouvera cette difficulté, celle-ci n’aura été qu’un avatar, dont le sens sera plus clair après coup. Le mouvement issu de l’enseignement de Jacques Lacan, dans tous ses aspects et dans toutes ses composantes, entre dans le XXIe siècle avec vitalité, et en faisant preuve d’honorables capacités d’élaboration.

 

 

9

On trouvera ici une sélection de quelques textes permettant de scander la brève histoire de l’AMP jusqu’ici.

 

Barcelone, le 15 juillet 1998

 

 

Note : ce texte a été publié en tête de la brochure imprimée à Barcelone en juillet 1998 sous le titre Rapports à l’Assemblée générale et autres textes.