LA QUOTIDIENNE

n° 12 - mercredi 21 juin 2000

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SOMMAIRE
- Editorial
- *Se passer de l'AE ?*, par Pierre Sidon (Paris)
- *Usages de l'AE*, par Eric Laurent (Paris)
- *La passe et le membre de l'Ecole*, par Leda Guimaraes (Feira de
Santana)
- *Joachim de Flore, un auto-expulse*, par Carmen G. Taboas (Buenos
Aires)
- Actes de candidature
- Nouvelles
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EDITORIAL : Caracas arde !

Por anyos, el Campo freudiano, y despues la AMP, han respaldado desde
Paris la autoridad moral interna, *mas-una*, del grupo caraquenyo (en
tanto representada por Manuel Kizer, sus allegados, y *los fundadores*).

El episodo colombiano debilito la autoridad moral colectiva del grupo
cuando la responsabilidad de llevar adelante el psicoanalisis en la
region suponia, por el contrario, una consolidacion de dicha autoridad.

Al leer varios documentos del momento dicho de la *carta-bomba*, percibi
que el bloque *mas-uno* interno se estaba auto-destruyendo, y que tenia
que desplazarme sin tardar a Caracas. Es lo que una colega tradujo (en
terminos negativos) como el salto del *lobo*.

Se puede ahora entender que la propuesta de *Documento fundacional* fue
mi tentativa de re-establecer una autoridad moral interna consensuada,
respaldada por la AMP.

Mas alla del tema infernal de la difamacion, verdadero *Insolubilium*
logico, la oposicion decidida que encontro el viernes pasado una parte
del proyecto de documento (publicado en *LQ* el mismo dia), y la
controversia ulterior, que sigue ahora mismo,  significan que un cierto
numero de colegas caraquenyos no aceptan mas la perspectiva de una
autoridad moral interna, no confian mas en la posibilidad de la
representacion local de una autoridad de este tipo. Asi interpreto las
llamadas publicas que hacen a la intervencion del delegado general de la
AMP.

Otros colegas querrian re-establecer una autoridad interna, pero deben
constatar con dolor su impotencia para hacerlo, sin entender bien las
raices de esta situacion. Asi interpreto la discreta llamada privada que
ayer recibi tambien de este lado para obtener mi intervencion.

Parece asi que hay un consenso por lo menos sobre este punto : hace
falta una intervencion mia.

Quiero hacer observar que no da lo mismo para la AMP intervenir :

- para respaldar una autoridad interna ;

- para re-establecer dicha autoridad ;

- o para ejercerla directamente.

Lo primero, lo he hecho por anyos. Lo segundo, trate de hacerlo desde
Enero. Lo tercero es tierra desconocida.

Seria un paso con muchas consecuencias.

Jacques-Alain Miller

Paris, 21.06.2000, 17h00
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DANS CE NUMERO

L'expose qu'a fait hier soir Eric Laurent a l'ECF figure dans ce numero; il met deja au travail l'opposition du plus-un et de l'extime que j'ai
presentee dans un petit texte ecrit samedi dernier (non publie dans
*LQ*) ; les themes touches dans l'expose d'Eric Laurent consonnent avec ceux qu'introduit le surprenant recit de Pierre Sidon, qui m'est parvenu avant-hier ; troisieme de la serie, le texte que Leda Guimaraes vient d'ecrire pour la revue *Opçao lacaniana* ; en quatrieme, une note
recente de Carmen Gonzalez Taboas sur Joachim de Flore. Ainsi, par
Internet, *LQ* informe en temps reel, accelere le tempo, et contribue a
faire exister une communaute une. - JAM
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SE PASSER DE L'AE ?

par Pierre Sidon

La passe, entre idéal et indifférence.

Jadis il croyait que la fin de l’analyse lui amènerait la paix ; la paix avec son inconscient. Autant dire qu’il pensait pouvoir s’en débarrasser. Se débarrasser de  son inconscient, c’est-à-dire accéder au bonheur, un bonheur angélique, libéré de la pulsion, enfin en paix avec l’Autre, c’est-à-dire l’Autre sexe. Et aussi bien, le problème principal étant résolu, dissout même, il pensait qu’un groupe constitué d’analystes, donc de gens en paix avec eux-mêmes et avec les autres, pourrait constituer une formation humaine d’un nouveau type, débarrassé du manque et des embrouilles de l’identification et de l’idéal. Il pensait au saint que Lacan évoquait dans sa Télévision et en faisait un ange, appelant de ses vœux le « progrès » que ce ne serait pas « si c’est seulement pour certains »  (Lacan J. Télévision, p.29).

Son entrée à l’Ecole par la passe, sans être la conséquence de cette idéalisation, gardait cependant cette perspective en ligne de mire.

Mais à mesure que sa pente à l’idéal, très prononcée il faut le dire, subissait, comme tout le reste, l’atténuation propre à l’opération analytique, s’éloignait la nécessité impérieuse d’une sortie de la machine à mouliner l’inconscient. D’autant que lorsqu’il lui arrivait de rapporter à son analyste ce qu’il croyait avoir compris de cette fin tant attendue, les réponses de celui-ci rabattaient bien souvent la joie qu’il se figurait pouvoir un jour éprouver, lorsqu’il pourrait enfin être autre que celui dont il se rassasiait séance après séance. De mises en doute en démentis de l’analyste, son intérêt pour ceux qui témoignaient de la fin de l’analyse laissait la place au travail appliqué et sans perspective, du bon analysant qu’il se pensait être : puisqu’il se faisait des idées fausses, autant ne plus y penser jusqu’au jour où, surpris de sa sortie même du dispositif analytique, il saurait enfin, pour lui-même, ce qu’il y avait, « de l’autre côté ».

C’est ainsi qu’il passa de l’idéal à l’indifférence.

La recette d’un bon colloque.

Cependant, comment faire sans les AE ? Bien sûr, il pouvait ne pas fréquenter leurs soirées et ne plus lire leurs écrits. Ou alors si d’aventure il se trouvait devoir en écouter un, n’y rien comprendre confirmerait assez « qu’il n’y était vraiment pas », « que ça serait pour plus tard », « que tout cela était vraiment personnel » et « qu’il n’avait pas les signifiants pour attraper l’intime du témoignage décillé ainsi offert à ses oreilles-pas-encore-assez-dessablées ». Cependant, étant un membre engagé dans cette Ecole « tournée vers la passe », sa quiétude ne devait pas être de longue durée.

Chacun sait, ou saura à son tour, les ingrédients qu’il convient de réunir pour faire un bon colloque annuel : un bon argument, des groupes au travail, une huile locale pour l’ouverture, un Président pour suivre, de bonnes interventions pas trop longues, des discutants au parfum, un invité d’une autre ACF, enfin un futur Président qui aura entendu tout le colloque pour résumer brillamment et introduire le thème du prochain colloque annuel… Ah ! et j’oubliais, un AE de service (si l’on a la chance d’en toucher un… et encore mieux si c’est l’AE local) pour mettre en perspective le thème du colloque avec la question de la fin de l’analyse : « l’intension », qu’on dit. Tout cela bien huilé, « ça roule !» : pas besoin d’embêter l’AE en discutant avec lui de son intervention, n’est-ce pas ? Il est grand, il connaît l’ACF, on s’est mis d’accord sur le thème et puis on aura bien assez à faire avec les autres interventions… ouf ! Exit l’AE… again.

L’AE parle. Déception. Ca ne passe pas.

Que faire ? Se taire au risque que ça continue ? Parler au risque d’être brutal ? L’inconscient décidera : il est goujat, il lui jette la vérité à la figure.

AE or not AE?

Il aurait mieux fait de ne suivre aucune recette. Un colloque n’est pas une pâtisserie ou alors il est indigeste. Il se dit maintenant que, là comme dans la cure, il faut tout réinventer à chaque fois. L’AE rituel au colloque ? Et c’est l’ennui aux commandes, l’échec garanti d’un éclair de transmission possible, l’embaumement de l’extraterrestre au musée des espèces curieuses. Un AE au colloque ? Pourquoi pas ? Mais s’en occuper. Lui faire sa place, avec lui, une place unique, comme pour chacun, AE ou pas.

Alors, pouvoir se passer de l’AE ? Oui, c’est la bonne manière de savoir s’en servir.
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USAGES DE L'AE

par Eric Laurent

Dans l'Ecole, et plus generalement dans l'AMP, nous sommes a la tache de
deconstruire l'un homogene et a celle d'articuler dialectiquement des
modalites de l'un inhomogene. Si ces modalites devaient avoir un nom
logique, elles seraient construites comme des classes russelliennes.
C'est pour cela que j'ai propose, dans une contribution recente,
d'attirer l'attention sur un acronyme nouveau, l'IDR : l'interaction
dialectique et russellienne. La passe a le plus etroit rapport avec ce
genre d'interaction. L'AE, en tant qu'il est designe comme un *quod*,
comme un quelque chose dont on ne peut definir le *quid*, de façon
standard, se presente comme une existence particuliere dans le systeme
qu'est l'Ecole.

C'est une existence si particuliere que c'est a partir d'elle que
l'Ecole comme discours se tient. L'Ecole de la passe est l'Ecole du
discours sur la passe, sur les AE, sur le fonctionnement du dispositif,
sur ses resultats. Arretons-nous en ce point sur le *lieu de l'AE*,
avant qu'il ne soit quelqu'un. Il est a la fois le plus au coeur du
dedans du discours analytique et pourtant, il se revele inaccessible a
la definition explicite. Nous lui donnons la la propriete topologique
que Jacques-Alain Miller a isolee dans l'*extimite* : *Ce qui est le
plus au-dedans se decouvre pour etre ferme, inaccessible, hors
d'atteinte. (...) C'est dans l'Autre, le lieu de l'objet (a).*

A isoler cette place de l'AE dans l'Ecole, nous comprenons mieux
pourquoi, en reponse a des questions qui lui etaient posees par Yasmine
Grasser, Jacques-Alain Miller donnait une indication en forme de
question a propos du travail a faire autour de l'extime. Plus
exactement, il en donnait deux. L'une dans la reponse a l'invitation par
Yasmine Grasser au Conseil du 27 juin, la *Note prealable* a cette
reunion ; et l'autre dans le texte intitule *Orage et colombe*.

La premiere indication est une question : *Quel usage est-il fait du
signifiant AE tant par les AE eux-memes que par l'Ecole et ses ACF ?* La
deuxieme indication decolle l'extime du *personnage qui porte ce nom*,
pour le renvoyer a sa fonction, a sa propriete topologique : *Parlons de
l'extime comme en parle Pierre Streliski comme d'une fonction qui
renverse les façons habituelles de penser.* Rapprochons ces deux
indications et interrogeons-nous. Interrogeons aussi les AE.
Interrogeons-nous dialectiquement et russelliennement. Quels pourraient
bien etre les usages de l'AE ?

*L'AE comme plus-un*

J'interrogerai d'abord cet usage a partir de l'opposition entre le
plus-un et l'extime, car il y a opposition. Elle ne m'etait pas claire
avant *Orage et colombe*, elle l'est maintenant. *L'extime n'est pas
plus-un, c'est tout le contraire. (...) Le plus-un est ce qui s'ajoute a
l'un pour le totaliser. (...) L'extime, au contraire, detotalise, fait
deconsister. Il introduit avec lui le pas-tout.* Nous pouvons donc nous
demander si l'exception AE fonctionne dans l'Ecole comme plus-un ou
comme extime.

Je crois que nous avons connu les deux modes de fonctionnement. L'AE
fonctionne comme plus-un quand il vient s'adjoindre, de façon homogene,
au grand fonctionnement de l'Ecole, en y ajoutant son *agalma* propre.
C'est un point qui a ete souleve lors des Seminaires de politique
lacanienne. Il etait constate que, dans les differentes Ecoles, l'AE
s'etait incorpore, sans faire de vagues, aux instances d'orientation et
de gestion de celles-ci. La garantie analytique fonctionnait alors comme
une boucle fermee. Loin d'evaluer les rapports entre l'Ecole telle
qu'elle est et telle qu'elle devrait etre comme Ecole de la passe, l'AE
garantit l'Ecole qui l'a garanti, dans un circuit sans aucune perte.

Il faut dire tout de suite que nous avons connu aussi l'AE d'opposition.
Celui qui s'empressait de denigrer l'Ecole qui venait de le nommer, sur
un mode grouchomarxien. Mais l'AE d'opposition n'est qu'une variante de
la position precedente. C'est toujours dans un rapport de totalisation
qu'il situait sa position face a une Ecole toute bonne ou toute
mauvaise.

Dans notre Ecole, nous avons le tort de maintenir une façon de faire
heritee d'une epoque precedente, celle des *Soirees plus plus* : les
soirees melant AE, instance de gestion, instance d'orientation, instance
de garantie. C'est un fonctionnement totalisateur, comme l'a souligne
Esthela Solano. L'usage de l'AE est la dans le registre du plus-un. Dans
le cas de figure de l'AE d'opposition ou il se trouvait en opposition
avec l'orientation, la gestion et la garantie, l'exception d'AE
fonctionnait la aussi comme totalisatrice. Simplement, le plus-un se
presentait sous la forme du moins-un. Nous avons maintenant appris a la
reconnaitre.

Quant aux ACF, de l'AE, certains echos semblent indiquer qu'elles ont eu
de l'AE un usage epuisant. Leur fonction de plus-un dans telle ou telle
ACF se multipliant, elle risquait de tourner au moins-un par exhaustion.
Cet usage de l'AE par les ACF vient en opposition, par simple
saturation, avec l'usage de l'AE que pourrait avoir l'Ecole.

L'adjonction de l'AE aux instances des Ecoles ne s'est pas faite,
cependant, sans symptomes et sans tiraillements. Certains ont pu
remarquer que les AE recemment nommes dans l'ECF ont donne une tournure
*intime* a leur temoignage. Elle contrastait avec les prises de position
institutionnelles fortes et motivees d'AE plus anciens, notamment a
Barcelone. J'interprete cet accent *intime* comme une interaction
dialectique. Pour ne pas etre pris dans le grand chaudron de l'homogene,
ils se sont tenus a distance, en reserve, des questions de l'Ecole, du
moins des questions portant sur l'orientation, la gestion, la garantie.
C'est un symptome, et non une question de nature.

*L'AE comme extime*

L'usage de l'AE comme extime serait une toute autre affaire. Ce qu'il a
a faire est quelque chose. C'est-a-dire que cela ne releve pas du tout.
Il a quelque chose a dire. Pas toute la verite, qui ne peut pas se dire
toute. Mais pourtant il doit ne pas renoncer a dire quelque chose qui
permette de favoriser l'Ecole comme experience analytique. Il y a des
exemples d'un tel usage de l'AE.

Nous pouvons d'emblee dire que les nouveaux AE nommes dans l'AMP sont
davantage sensibilises a cette dimension. Leda Guimaraes, AE recemment
nommee par l'autre cartel, est deja a l'oeuvre. Sa correspondance avec
Jacques-Alain Miller publiee dans *La Quotidienne*, en donne une
version. Elle a montre comment, dans l'EBP, un certain usage de
l'unanimisme des instances bloquait le debat. Elle proposait de
construire, en y contribuant, un espace de debat qui ait le statut
topologique d'un espace extime a l'EBP, un espace qui soit un lieu
d'exceptions ou des opinions s'echangent une par une. Le travail de
Gabriela Dargenton, expose dans la meme publication, va dans le meme
sens. Cela me parait relever de la description d'*Orage et colombe* :
*L'extime ne dirige rien, se fond dans le paysage, et quand il a fait
son oeuvre, il n'est plus qu'une exception parmi les autres, on ne sait
laquelle : elles foisonnent.* Dans l'Ecole, nos AE, par leurs
temoignages, ont eu un effet de ce genre pour les Journees et leur
theme. Ils ont facilite le travail sur *Les semblants vacillent*.

Entre les usages du plus-un et ceux de l'extime, nous connaissons mieux
pour l'instant les bons usages du plus-un que les bons usages de
l'extime.

Les bons usages du plus-un, Lacan en avait donne des exemples des son
texte sur *La psychiatrie anglaise et la guerre*. A partir de
l'experience par Bion du *groupe sans leader*, il avait distingue le
necessaire pousse-a-l'un du groupe. Cette unite du groupe n'avait pas a
s'incarner dans une personne, un leader ou un chef, mais dans une
fonction. Cette fonction plus-une permettait une totalisation raisonnee
du groupe, une distribution des fonctions et du travail, elle permettait
d'aboutir a un resultat tangible.

Nous sommes en train de decouvrir les bons usages possibles de l'extime
qui decomplete. Cela ne veut pas dire qu'il fasse du foin pour le
plaisir d'en faire, ou de l'inconsistance pour le plaisir de fabriquer
de l'inutile. Il ne s'agit pas de donner des versions hysteriques de
l'extime. Par contre, faire en sorte que, lorsque se pose une question
dans l'Ecole, *ce dont il s'agit progresse insensiblement*, cela
releverait de la fonction analytique de l'extime.

La position de l'AE comme extime implique une certaine interpretation
des attentes envers l'AE, soit de pouvoir *temoigner des problemes
cruciaux aux points vifs ou ils en sont pour l'analyse, specialement en
tant qu'eux-memes sont a la tache ou du moins sur la breche de les
resoudre*. Cette attente releve bien d'un usage d'extime. Par ce que
l'AE peut dire de la façon dont il se pose et resout pour lui-meme
certains problemes de l'analyse, il en facilite l'abord pour l'Ecole
comme telle.

Nous commençons a peine a faire la liste des *bonnes fonctions* de
l'extime. Dans *Orage et Colombe*, et alors que nos langues
indo-europeennes privilegient, quoi qu'elles en aient, l'opposition
active-passif, l'auteur a su trouver les verbes pour prolonger les
indications de Lacan sur le Tao de l'analyste et son usage pragmatique
du vide. Un ensemble de pratiques vient ainsi se nommer dans une
dimension d'aurore. Nous en apprendrons beaucoup dans les episodes qui
vont suivre.

20 juin 2000
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LA PASSE ET LE MEMBRE DE L'ECOLE

par Leda Guimaraes

Qual e a verdadeira responsabilidade propria a funçao de Membro da
Escola?

A efetivaçao do intenso trabalho das Escolas requer a organizaçao de uma
estrutura, que implica na distribuiçao de funçoes em instancias e cargos
hierarquicos. Ao lado da hierarquia temos o *gradus* de AE e AME,
nomeaçoes outorgadas pela Escola sobre as quais incide o titulo
Analista, resultantes de dois modos distintos de como se efetivaram suas
provas.

Estamos falando, assim, de funçoes. Quer sejam da ordem do gradus ou da
hierarquia, formuladas por Lacan como funçoes operativas na Escola por
ele proposta.

Mas, de onde advem a força vital da Escola? Qual e o sem impulso motriz?
O que opera efetivamente frente a tendencia sempre presente a um
estancamento da psicanalise?

Apontamos aqui uma resposta. Formulaçao extraida dos ditos de Bernardino
Horne, lançados nas ultimas reunioes ocorridas na EBP-Bahia, nas quais
tentavamos examinar a questao: - *Qual e o nosso problema?* No calor do
entusiasmo, disse Bernardino: - *O mais alto posto de uma Escola e o
titulo de Membro da Escola.*

Nada mais verdadeiro que isto. A força vital da Escola advem da
responsabilidade propria a funçao de Membro da Escola. E a sustentaçao
efetiva desta funçao que opera no trabalho de fazer existir a Escola.
Independentemente de qualquer outra funçao que, ocasionalmente, um
membro possa vir a exercer, sua verdadeira funçao e sustentar o desejo
de fazer existir a Escola, de fazer existir a psicanalise.

O entusiasmo e o testemunho mesmo do seu desejo. A posiçao etica diante
dos embates, o seu guia. A responsabilidade de saber haver-se ai com o
seu gozo, o testemunho da sua divisao.

Quando o enfado se instala, o peso dos trabalhos resulta em cansaço, ou
mesmo, quando a feliz homeostase advem do mutualismo aconchegante: - a
funçao de Membro da Escola amortece e tende a fenecer.

O dispositivo do passe, instalado na EBP desde a sua fundaçao, tende a
produzir, em seu florescimento, uma maturidade analitica em nossa
comunidade de trabalho.

Seus produtos mais evidentes podem ser comprovados atraves de mais novos
membros pela entrada pelo passe e mais novos AEs. Sim, de fato, mais
novos colegas que afirmem sua decisao de trabalhar na Escola, desde o
testemunho do que a psicanalise operou em sua divisao subjetiva. Sim,
mas nao apenas isso. A incidencia dos efeitos do passe a estes nao se
restringe.

A presença do Passe na Escola incide diretamente na comunidade
analitica, desde a sua a dupla funçao de agalma e fenda inquietante.
Seus efeitos trepidam exatamente no ponto onde cada Um dos seus membros
mantem a sua relaçao com a causa analitica. O Passe na Escola incide,
assim, diretamente no ponto onde emerge a verdadeira responsabilidade
propria a funçao de Membro da Escola.
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JOACHIM DE FLORE, UN AUTO-EXPULSE

par Carmen Gonzalez Taboas

La pregunta es la 4e de las diez que se le dirigen a J.A. Miller el
27/01/2000 (1): *Segun Ud., la Escuela Una tiene precedentes en la
cultura o es absoluta, inedita? La respuesta: De manera incisiva digo:
Gioacchino da Fiore! Theleme! Charles Fourier!*

Pienso: donde esta, verdaderamente, el filo de lo incisivo? Voy a ver
enseguida, ya, con lo que tengo a mano, que hay detras de esos nombres.
Entonces escribo estas notas.

Oido por primera vez el nombre de *Gioacchino da Fiore* de boca de J.A.
Miller, me precipito en vano en los indices onomasticos de los libros de
Koyre, Gilson, Agamben y otros que tengo a mano; obtengo unas lineas de
Gershom Sholem (2) e imagino que se trata de un franciscano heretico.
Error. El monje y vidente calabres vivio en el siglo XII. Pero a
mediados del XIII (San Francisco de Asis reune a sus primeros discipulos
en 1210), sus escritos, llamados *evangelio eterno*, fueron portadores
del *gioacchinismo* que *heretizo* a los franciscanos conocidos como
*los espirituales*.

Scholem presenta al *Zohar (Libro del esplendor), especie de novela
mistica*, obra de un cabalista anonimo del s.XIII aparecida en el reino
de Castilla, contemporanea de la Cabala profetica italiana.

Las diferentes interpretaciones cabalisticas sostenian especulaciones
que eran comunes en los s.XIII y XIV, como, por ejemplo, creer que en la
proxima etapa cosmica o *shemita*, la Tora ya no contendra
prohibiciones, las fuerzas del mal seran dominadas, etc. El *Zohar, caro
a la piedad judia*, tenia las suyas, en parte extraidas de *Gioacchino,
quien, antes*, habia puesto en correspondencia *los tres estadios
cosmicos* de la Cabala con la trinidad cristiana: los tiempos venideros
verian la obra del soplo del Espiritu. El cual, si nos atrevemos ya a
poner a *da Fiore* en relacion con nuestra particular escatologia, mas
reciente, tendra que volver a soplar fuerte cada dos anyos, despues de
cada disolucion de la que llamamos Escuela Una.

Pero hay algo mas; en el *Zohar* se dice que *las palabras de la Tora
son comparables a una nuez*, pues cuando la Tora deja salir una palabra
de su cofre, es para ocultarla enseguida; solo la perciben los
advertidos de ella. *Ella sabe que el amado no cesa de rondar el umbral
de su morada.* En el siglo anterior nuestro celebre monje habia escrito:
*si ad nucis dulcedinem pervenire volumus, primo necesse est, ut
amoveatur exteria cortex, secunda testa, et ita tercio loco perveniatur
ad nucleam.* Quiere decir que solo despues de varios franqueamientos se
llega a la dulzura de su sabor.

De Fiore, hereje, y, segun palabras de Jacques Le Goff (2), *un
inadaptado*, a su manera un autoexpulsado del Otro, atrapo la curiosidad
de muchos a lo largo a de varios siglos.

(1) Georges, Nathalie, *Diez preguntas a Jacques-Alain Miller*, Paris,
27 de enero de 2000.
(2) Estas referencias se encuentran en *La Cabala y su simbolismo*,
Siglo XXI, de Espania Editores, 1985, pags. 59, 91 y en * Las grandes
tendencias de la Mistica judia*, Fondo de Cultura Economico, 1993, pags.
151, 324.

(A suivre)
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ACTES DE CANDIDATURE

1 - Gerardo Arenas (EOL)

Siempre me han convocado los desafios, siempre me ha estimulado lo no
sabido, siempre me ha apasionado la invencion, y mi causa es el
psicoanalisis. Por todo esto, planteo mi candidatura para el comite de
accion de la Escuela Una.

2 - Graciela Giraldi (EOL)

A partir de mi implicancia subjetiva en la apuesta colectiva por la
Escuela Una, propongo a la comunidad mi disponibilidad para integrarme a
la tarea del Comite de Accion Omega, a constituirse por votacion en la
Asamblea General de la AMP en julio proximo en Buenos Aires.
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NOUVELLES

*Eleccion en Barcelona*

Elvira Guilanya ha sido elegida ayer a la noche la primera Directora de
la Comunidad de Catalunya de la ELP. Integran la Junta : Victoria
Vicente, Nilda Estrella, y Eugenio Diaz.

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*Opçao lacaniana*

He decidido asumir directamente la tarea de dirigir el proximo numero de
la revista brasilenya (n° 29), con la colaboracion de Angelina Harari
como secretario de redaccion. Tema : *Logica y evento en la cura
analitica*. Fecha-limite para la recepcion de los textos : 31 de Agosto.
- JAM

***

*Permutation du Conseil de l'AMP*

Graciela Brodsky a propose que Alicia Arenas (Miami) succede a Eduardo
Leon Vivas (Caracas). Cette proposition est actuellement en discussion
au sein du Conseil de l'AMP et sur la liste Ines. Plus de precisions
demain dans la *LQ*. - JAM
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LA QUOTIDIENNE Lettre d'information de l'AMP publiee a Paris
***
Adresser les textes de la maniere suivante :
objet : LQ (suivi du titre)
adresse : jam@easynet.fr
textes attaches en RTF uniquement
***
Responsable de la publication : le delegue general
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